Eglises d'Asie

Gopalpur : une sœur missionnaire témoigne après 55 ans de mission au Bangladesh

Publié le 23/07/2022




Après environ 55 ans de travail missionnaire au Bangladesh, une religieuse d’origine italienne, sœur Filomena Alicandro, âgée de 80 ans et membre des Missionnaires de l’Immaculée, a dû rentrer dans son pays natal pour raisons de santé. La religieuse missionnaire a notamment travaillé pour l’église de Gopalpur, près de Natore dans l’ouest du pays, durant plus de 40 ans. Elle témoigne de son arrivée en 1966 au Pakistan oriental, avant la création du Bangladesh (en 1971). « La pauvreté et le sous-développement étaient très répandus », explique-t-elle.

Sœur Filomena Alicandro, âgée de 80 ans, a vécu au Bangladesh durant 55 ans. Cette religieuse italienne, membre des Missionnaires de l’Immaculée (une congrégation qui dépend de l’Institut pontifical pour les missions étrangères – PIME), a notamment travaillé pour la paroisse de Gopalpur, près de Natore dans l’ouest du pays, durant plus de 40 ans. Récemment, elle a dû se rendre à Mirpur, près de Dacca, la capitale, pour des raisons médicales, avant de rentrer dans son pays natal pour y recevoir des traitements.

À son arrivée au Bangladesh en 1966, le pays n’existait pas encore. « C’était le Pakistan oriental alors, et la pauvreté et le sous-développement étaient largement répandus », explique-t-elle, interrogée par le magazine Mondo e Missione, avant de retourner en Italie. « Dans les villages ruraux, les enfants n’allaient pas à l’école, et dans les familles, les femmes étaient traitées comme des servantes, elles ne comptaient pour rien dans la société », ajoute-t-elle.

« Même les routes étaient mauvaises. J’utilisais une mobylette pour me déplacer et prêcher l’Évangile, mais parfois, c’était difficile de conduire à cause de la boue et de la poussière », raconte la religieuse missionnaire. Pourtant, ses visites à domicile lui ont permis de gagner le cœur des habitants. « Je suis heureuse d’avoir fait ce travail de catéchiste pour Jésus Christ. J’ai l’impression que ces 55 années au Bangladesh ont défilé à toute vitesse. »

« Parfois, elles faisaient elles-mêmes la classe à leurs enfants »

Dès son arrivée dans le pays, elle a constaté que la plupart des femmes n’avaient pas de travail salarié. Comme elle avait appris à coudre étant jeune, elle avait donc décidé d’apprendre à des femmes bangladaises à broder des formes simples sur des tissus utilisés pour la liturgie. « Nous les avons vendus et les bénéfices ont été versés aux femmes afin de les soutenir économiquement. » Au centre de couture de sœur Filomena, les mères ne pouvaient pas envoyer leurs enfants à l’école. « Parfois, elles faisaient elles-mêmes la classe à leurs enfants. Certaines filles locales sont devenues religieuses. »

Née le 28 janvier 1937 dans le diocèse de Gaète (Italie), elle a commencé sa formation en 1958 avant de devenir religieuse en 1961. Toutefois, elle précise que « dès l’enfance, j’ai été engagée dans les activités de l’Église ». Avant d’entamer sa vie missionnaire au Bangladesh, elle a également travaillé dans un centre PIME à Milan, et elle a également collaboré avec les magazines Italia Missionaria et Mondo e Missione.

L’an dernier, la religieuse a reçu le prix Cuore Amico (Cœur Ami) à Brescia (Italie) en signe de reconnaissance pour son travail. Ce prix, remis par une association du même nom, est généralement donné afin de soutenir les missionnaires. Une fois soignée en Italie, sœur Filomena Alicandro voudrait retourner au Bangladesh, même si elle ignore si ce sera possible à cause de son âge avancé. Pourtant, elle assure que « même ici, mon esprit reste à Gopalpur ». « Je n’oublierai jamais ce beau pays. »

(Avec Asianews)


CRÉDITS

Asianews