Eglises d'Asie

Hong-Kong : des limites imposées pour la première manifestation depuis la loi sur la sécurité nationale

Publié le 29/03/2023




Le dimanche 26 mars, près d’une centaine de Hongkongais ont pris part à la première manifestation autorisée depuis la promulgation de la loi sur la sécurité nationale, il y a plus de deux ans par Pékin. Alors que les autorités locales ont régulièrement eu recours aux mesures sanitaires contre les voix dissidentes durant la pandémie, l’évolution de la situation semble peu encourageante depuis la réouverture, alors que de multiples restrictions et interdictions ont été imposées aux manifestants.

Les autorités hongkongaises ont imposé des conditions strictes pour l’organisation de la première manifestation depuis plus de deux ans (photo d’archives).

Ce dimanche 26 mars, la police hongkongaise a autorisé l’organisation de la première manifestation publique depuis la promulgation, il y a plus de deux ans par Pékin, de la loi sur la sécurité nationale destinée à réprimer le mouvement prodémocratie. Cependant, des conditions strictes ont été imposées pour l’événement : un maximum de 100 personnes, des bracelets d’identification, des visages découverts, un cordon marquant le parcours de la manifestation et des contrôles sur les banderoles et les affiches.

Ainsi que l’ont souligné plusieurs médias, ces restrictions ont eu tendance à décourager la participation au mouvement : selon les organisateurs, on n’a compté que 80 manifestants. Ils ont parcouru le district de Tseung Kwan O, dans l’est de Hong-Kong, afin de protester contre un projet territorial gouvernemental comprenant la construction d’une station de traitement des déchets. Selon plusieurs observateurs, les mesures de sécurité imposées sont tellement diverses qu’elles peuvent désigner toutes sortes de comportements.

Au mois de décembre 2022, 227 personnes ont été arrêtées dans le cadre de la loi controversée sur la sécurité nationale à Hong-Kong, et 135 d’entre eux reçu au moins une accusation.

Les dernières évolutions peu encourageantes pour les opposants

La Loi fondamentale, qui sert de Constitution à la ville de Hong-Kong, garantit officiellement la liberté d’expression. Afin de bloquer les démonstrations dissidentes, les autorités ont déjà eu recours à de nombreuses reprises aux restrictions contre la pandémie de Covid-19. Quand le gouvernement central chinois a décidé, en décembre dernier, d’abandonner sa politique zéro-Covid voulue par Xi Jinping, Hong-Kong a également suspendu les dernières mesures anti-pandémie.

Avec la réouverture, il reste à voir si les autorités de l’ancienne colonie britannique accepteront l’organisation des manifestations et événements habituellement organisés par l’opposition. En 2022, pour la troisième année consécutive, les autorités de la ville ont interdit la veillée annuelle du Victoria Park, organisée tous les ans en commémoration des victimes du massacre de la place Tiananmen. Le 4 juin 1989, les autorités chinoises ont ordonné le massacre de plusieurs milliers d’étudiants, intellectuels et ouvriers à Pékin, qui manifestaient pour demander des réformes politiques et démocratiques dans le pays.

Par ailleurs, la marche traditionnelle du 1er juillet n’a pas eu lieu depuis 2020. La première, organisée en 2003, avait rassemblé près de 500 000 personnes contre une loi anti-subversion proposée par le gouvernement de Tung Chee-hwa, alors chef de l’exécutif de la région administrative spéciale de Hong-Kong.

Les dernières évolutions ne sont pas encourageantes pour le front prodémocratie, déjà décimé par les arrestations et condamnations. Au début du mois, un groupe féministe a annulé une manifestation publique quand les organisateurs ont été convoqués par la police à plusieurs reprises.

(Avec Asianews)


CRÉDITS

Citobun (CC BY-SA 4.0)