Eglises d'Asie

Hong-Kong : John Lee cherche à attirer les étrangers malgré la loi sur la sécurité nationale

Publié le 21/10/2022




Le 19 octobre, dans son premier discours politique officiel depuis son investiture en juillet, John Lee, chef de l’exécutif hongkongais, a annoncé des visas de deux ans pour les étrangers diplômés des cent universités les plus prestigieuses au monde et ayant au moins trois ans d’expérience professionnelle. John Lee promet dans le même temps de renforcer la législation sur la sécurité nationale, qui rend pourtant la région administrative spéciale moins attractive, sans compter des restrictions sanitaires strictes et une économie fragilisée.

John Lee-Ka Chiu et Xi Jinping, le 1er juillet 2022 lors de la célébration du 25e anniversaire de la rétrocession de Hong-Kong à la Chine.

Hong-Kong cherche à attirer les diplômés et professionnels étrangers afin d’améliorer sa compétitivité économique, menacée par d’autres puissances comme Singapour, selon le nouveau chef de l’exécutif de la région administrative spéciale chinoise, qui a donné son premier discours politique officiel, ce mercredi 19 octobre, depuis son arrivée au pouvoir en juillet dernier.

L’objectif de John Lee risque d’être difficile à atteindre quand il cherche aussi à renforcer la sécurité nationale à Hong-Kong, alors qu’il s’agit justement d’un des principaux éléments qui rend l’ancienne colonie britannique moins attractive qu’avant pour les investisseurs étrangers. Sans compter les restrictions strictes toujours imposées contre le Covid-19, et une économie qui connaît des difficultés.

En effet, au cours du second trimestre 2022, le PIB hongkongais a enregistré une baisse annuelle d’1,3 %. Afin de tenter de relancer l’économie, le chef de l’exécutif offre des visas de deux ans aux étrangers qui ont touché au moins 2,5 millions de dollars hongkongais (325 000 euros environ) au cours des douze mois précédents, qui sont diplômés des cent universités les plus prestigieuses au monde et qui ont au moins trois ans d’expérience professionnelle. Mais cela ne l’empêche pas de vouloir renforcer la législation sur la sécurité nationale.

Reprise du procès du cardinal Zen le 26 octobre

La loi controversée a été imposée par Pékin en juin 2020 afin de réprimer le mouvement prodémocratie, forçant plus de 200 000 habitants, citoyens hongkongais ou étrangers expatriés, à partir. Beaucoup d’entre eux étaient journalistes. Ainsi que l’a signalé récemment la Fédération internationale des journalistes, 12 journaux et sites d’information ont été fermés à Hong-Kong depuis l’introduction de la nouvelle loi.

Dimanche dernier, durant l’ouverture du XXe Congrès du Parti communiste chinois, le président Xi Jinping a déclaré que les mesures prises à Hong-Kong ont restauré la stabilité après le chaos causé par les manifestations prodémocratie de 2019. De son côté, dans son discours, John Lee a été clair en assurant qu’il suivrait les instructions de Pékin à la lettre, en annonçant de nouvelles mesures législatives pour la cybersécurité et contre les « fausses informations ». La nouvelle répression affectera aussi les activités de collecte de fonds.

Il faut également noter que le procès du cardinal Joseph Zen Ze-kiun reprendra le 26 octobre et qu’il entrera dans sa phase finale. L’évêque émérite de Hong-Kong est accusé, avec cinq membres reconnus du mouvement prodémocratie, d’avoir mal enregistré un fonds d’aide dont ils étaient les administrateurs. Jusqu’à sa fermeture en octobre 2021, le Fonds 612 a aidé plusieurs milliers de manifestants prodémocratie impliqués dans les événements de 2019.

À Hong-Kong, les attentes avant le discours de John Lee étaient faibles. Selon un sondage publié le 18 octobre par l’Institut hongkongais de recherche sur l’opinion publique, presque 50 % des répondants n’attendaient rien ou presque de la part du chef de l’exécutif. En fait, la bourse hongkongaise a envoyé des signaux négatifs avec une perte de 2,4 % de l’indice boursier. Même des mesures comme le plan immobilier de John Lee (72 000 nouveaux logements en cinq ans) et le gel des prix des logements ne semble pas suffire à convaincre.

(Avec Asianews)