Eglises d'Asie

Hong-Kong : le procès du cardinal Zen Ze-kiun ajourné au 26 octobre

Publié le 30/09/2022




Le tribunal de première instance de Kowloon ouest, à Hong-Kong, a ajourné le procès du cardinal Joseph Zen Ze-kiun, âgé de 90 ans, évêque émérite de Hong-Kong, jusqu’au 26 octobre après seulement deux jours de procès. Celui-ci devait durer cinq jours. Le cardinal Zen et quatre coaccusés ont été inculpés pour défaut d’enregistrement du fonds « 612 Humanitarian Relief Fund », aujourd’hui dissous. Ils encourent une amende d’environ 10 000 dollars de Hong-Kong (1 300 euros) et ont tous plaidé non coupable.

Le procès du cardinal Zen Ze-kiun et de quatre coaccusés a été ajourné au 26 octobre.

Après seulement deux jours, le tribunal de première instance de Kowloon ouest a ajourné le procès du cardinal Joseph Zen Ze-kiun, évêque émérite de Hong-Kong, âgé de 90 ans, et de quatre coaccusés, jusqu’au 26 octobre.

Le procès a débuté le 26 septembre et devait durer cinq jours, mais le juge a ajourné le procès quand les avocats de la défense ont tenté de contre-interroger les témoins appelés par le procureur.

Le cardinal Zen avait été arrêté le 11 mai dernier dans le cadre de la loi nationale sur la sécurité nationale imposée par Pékin, pour « collusion avec des forces étrangères ». Une accusation qui pourrait entraîner des peines de trois ans jusqu’à la prison à vie. Cependant, les coaccusés, dont la chanteuse Denise Ho et l’avocate Margaret Ng, n’ont pas été inculpés pour cela mais pour défaut d’enregistrement du fonds « 612 Humanitarian Relief Fund », aujourd’hui dissous.

Le fonds avait apporté un soutien financier, psychologique et juridique aux personnes arrêtées durant les manifestations prodémocratie de 2019. S’ils sont reconnus coupables, les coaccusés encourent chacun une amende d’environ 10 000 dollars de Hong-Kong (soit 1 300 euros). Les autres accusés sont, comme le cardinal Zen, connus pour leur défense du mouvement prodémocratie. Outre Margaret Ng et Denise Ho, on compte aussi Hui Po-keung, universitaire, et Cyd Ho, une ancienne parlementaire (aujourd’hui en prison). Ils ont plaidé non coupable.

Selon le procureur, le fonds a servi à collecter 34,4 millions de dollars US, dont une partie aurait été utilisée « pour des activités politiques et des événements non caritatifs », notamment pour le financement de groupes de protestation. La défense a riposté en soutenant que les accusés avaient le droit de former une association selon la Loi fondamentale hongkongaise (qui sert de Constitution pour la région administrative spéciale). La mini-Constitution aurait été corrompue par les autorités de Pékin au cours des dernières années selon les critiques.

Selon l’accusation, ils auraient dû enregistrer le fonds un mois avant le début de ses opérations. Quand la défense a tenté de contre-interroger les témoins de l’accusation, les questions ont été rejetées comme non pertinentes. Le procès a ensuite été ajourné avant que la défense puisse appeler des témoins ou plaider la cause des accusés.

20e Congrès du Parti et renouvellement de l’accord avec le Saint-Siège

Le procès et son ajournement surviennent alors que le gouvernement central chinois se prépare à renouveler l’accord provisoire passé il y a deux ans avec le Vatican pour la deuxième fois, concernant la nomination des évêques. Selon le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État du Saint-Siège, un nouvel accord devrait être signé d’ici la fin de l’année. Bien qu’aucun détail du premier accord signé en 2018 n’ait été dévoilé, le cardinal Zen est reconnu parmi les critiques qui estiment que l’initiative a « tué » la communauté catholique non-officielle ou souterraine en Chine, dont les responsables refusent de s’enregistrer auprès de l’Association patriotique des catholiques chinois.

L’ajournement place aussi le procès après le 20e Congrès national du Parti communiste chinois, qui doit être ouvert le 16 octobre prochain et au cours duquel le président Xi Jinping devrait être réélu pour un troisième mandat. Les autorités chinoises tenteraient ainsi de minimiser toute polémique et controverse avant l’événement. Certains pensent aussi que Pékin, qui contrôle désormais Hong-Kong directement, y verrait un moyen de pression sur l’évêque émérite.

Bien que le Vatican soit resté très discret jusqu’à présent, le cardinal Fernando Filoni, ancien préfet de la congrégation pour l’évangélisation des peuples et expert des affaires chinoises, a salué récemment le cardinal Zen dans le journal d’inspiration catholique Avvenire comme « un homme de Dieu, parfois immodéré, mais soumis à l’amour du Christ ». « C’est un Chinois authentique. Peu de ceux que j’ai connus peuvent, je pense, être aussi loyaux que lui », a-t-il écrit.

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Ucanews