Eglises d'Asie

Hong-Kong : l’émigration et la baisse des admissions forcent une école catholique à fermer

Publié le 24/03/2023




Le 21 mars, l’école primaire catholique Tak Nga, créée il y a 63 ans par un missionnaire salésien dans le quartier hongkongais de Kowloon, a annoncé sa fermeture progressive d’ici 2028 à cause d’une diminution du nombre d’admissions. La situation, due en partie à un faible taux de natalité, est aussi due à une forte vague d’émigration. C’est la première école hongkongaise qui risque de fermer depuis que la promulgation de la loi sur la sécurité nationale en 2020, afin de réprimer le mouvement prodémocratie.

Des élèves de l’école catholique Tak Nga de Hong-Kong. L’établissement a décidé de fermer progressivement d’ici 2028.

Une école catholique de Hong-Kong a annoncé qu’elle cessera peu à peu ses activités d’ici 2028 à cause de la baisse des admissions, due à une chute du taux de natalité ainsi qu’à une pénurie de personnel enseignant, résultant d’une vague d’émigration qui se poursuit. Selon le South China Morning Post, l’école primaire Tak Nga, créée il y a 63 ans dans le quartier de Kowloon, a publié deux annonces le 21 mars, afin d’informer les parents et les anciens élèves de la décision.

C’est la première école de l’ancienne colonie britannique qui risque de fermer depuis que les autorités ont promulgué la loi sur la sécurité nationale en 2020, afin de réprimer le mouvement prodémocratie et les voies dissidentes. L’établissement, dirigé par les Sœurs Annonciatrices du Seigneur (SAL), explique que la décision a été prise car l’école peine face au faible nombre d’inscriptions et au manque de personnes qualifiées pour les accueillir.

« Depuis 2018, l’école en souffrait déjà à cause de la diminution du taux de natalité à Hong-Kong, et le problème s’est aggravé avec la vague d’émigration de ces dernières années », déclare l’établissement. « Nous n’avons pas le choix et nous sommes réticents à le faire, mais nous devons finalement dire au revoir à nos élèves après plus de 60 ans. »

L’école, créée en 1960 par le père salésien Joseph Cucchiara, est dirigée aujourd’hui par les religieuses, qui sont liées à la même congrégation et qui participent à des activités missionnaires à Hong-Kong depuis 1954. L’établissement a expliqué que la fermeture se fera « peu à peu, de manière ordonnée, après avoir pris en compte différents facteurs », en assurant que les études des élèves ne seront pas interrompues. « Nous promettons que les élèves actuels pourront continuer de bénéficier des meilleures ressources pédagogiques afin d’achever leurs études sans problème. »

« Les écoles privées devront continuer avec moins de ressources »

L’école primaire Tak Nga est un campus privé accessible pour des frais annuels de 42 000 dollars hongkongais (4 918 euros), donc la scolarité y est plus chère que dans les écoles publiques de la ville. Contrairement aux écoles du gouvernement, qui reçoivent des aides et des subventions, les écoles privées dépendent seulement des frais de scolarité versés par les élèves.

Dion Chen, responsable du Conseil de subvention directe des écoles hongkongaises explique que la diminution significative du nombre d’étudiants dans le système scolaire hongkongais est une conséquence directe du faible taux de natalité dans la région. « Actuellement, il y a près de 50 000 élèves qui s’inscrivent chaque année. Mais les chiffres du gouvernement publiés le mois dernier montrent qu’il n’y a eu que 32 500 naissances l’an dernier », ajoute-t-il. « On ne peut ignorer que d’autres écoles devront fermer à l’avenir. »

Il souligne aussi que les émigrations de nombreuses familles hongkongaises ont également contribué à la situation. « Les écoles privées devront continuer avec moins de ressources. » L’ouverture de différents programmes de visas permettant d’obtenir la citoyenneté dans des pays comme la Grande-Bretagne, le Canada et l’Australie, en réponse à la loi sur la sécurité nationale à Hong-Kong, a accéléré un exode massif vers ces pays.

Durant l’année scolaire 2021-2022, près de 5 000 enfants ont quitté les écoles maternelles, et entre 10 000 et 15 000 élèves ont quitté leurs écoles primaires et secondaires, selon le South China Morning Post. Les chiffres officiels publiés l’an dernier concernant les écoles primaires montrent qu’en 2022, on comptait 70 classes de moins dans 60 écoles. Plus de 4 000 enseignants ont également dû arrêter de travailler la même année à Hong-Kong.

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Tak Nga Primary School / Ucanews