Eglises d'Asie

Hong-Kong : réouverture du procès du cardinal Joseph Zen Ze-kiun

Publié le 28/10/2022




Ce mercredi 26 octobre, le procès du cardinal Joseph Zen Ze-kiun, évêque émérite de Hong-Kong, a repris au tribunal de West Kowloon aux côtés de cinq autres accusés qui ont pris part au mouvement prodémocratie de 2019. Les prévenus risquent une amende jusqu’à 1 750 dollars US (près de 1 743 euros) pour « défaut d’enregistrement » du Fonds d’aide humanitaire 612, qui a permis de couvrir les frais médicaux et judiciaires des manifestants hongkongais arrêtés. La juge Ada Yim Shun-yee a ajourné le procès jusqu’au 31 octobre.

Le procès du cardinal Zen, qui a repris le 26 octobre, a été à nouveau ajourné jusqu’au 31 octobre par la juge Ada Yim Shun-yee.

Le procès du cardinal Joseph Zen Ze-kiun et de cinq membres du mouvement prodémocratie hongkongais a repris ce mercredi 26 octobre. Le procureur a accusé les prévenus de ne pas avoir enregistré un fonds d’aide humanitaire dont ils étaient les administrateurs.

Le 11 mai 2022, la police avait arrêté l’évêque émérite de Hong-Kong et les autres accusés pour « collusion avec des forces étrangères », un crime plus grave qui dépend de la loi controversée sur la sécurité nationale, imposée il y a deux ans par Pékin. Sans une telle accusation (seule l’accusation de « défaut d’enregistrement » a été retenue), les défendants risquent seulement une amende qui peut s’élever jusqu’à 1 750 dollars US (près de 1 743 euros).

Outre le cardinal Zen, âgé de 90 ans, on compte parmi les accusés l’avocate Margaret Ng, la chanteuse Denise Ho, l’ancienne députée Cyd Ho, le professeur d’université Hui Po-keung et l’activiste Sze Ching-wee. Cyd Ho est déjà en prison pour avoir pris part à une manifestation non autorisée. Plusieurs autres personnalités du mouvement prodémocratie sont également détenues pour les mêmes chefs d’accusation, dont le patron de presse catholique Jimmy Lai.

Le Fonds a permis de couvrir les frais médicaux et judiciaires des manifestants arrêtés

Jusqu’à sa fermeture il y a environ un an, le 612 Humanitarian Relief Fund (Fonds d’aide humanitaire 612) avait permis de récolter des dons destinés à couvrir les frais médicaux et judiciaires des manifestants hongkongais arrêtés et placés en détention par la police. Les accusés ont plaidé non coupable : selon leurs avocats, le Fonds ne devait pas être obligatoirement enregistré en tant que société. Selon la défense, la loi en question est anticonstitutionnelle car la définition donnée d’une « société » est ambiguë et ce qui est requis dépasse ce qui est nécessaire pour protéger la sécurité nationale et l’ordre public.

L’accusation a rétorqué que le Fonds 612 est au contraire politique par nature, et qu’il n’était donc pas concerné par la dispense d’enregistrement. Le procureur Anthony Chau Tin a également basé son raisonnement sur le fait que le Fonds d’aide a reçu des fonds considérables (près de 58 millions de dollars US) et organisé des conférences de presse et des collectes de fonds, et aussi qu’il a parrainé 29 campagnes politiques et embauché du personnel.

La juge Ada Yim Shun-yee, du tribunal de West Kowloon, a ajourné le procès jusqu’au lundi 31 octobre quand interviendront les avocats de la défense.

(Avec Asianews)


CRÉDITS

Rock Li (CC BY-SA 3.0)