Eglises d'Asie

Huit groupes rebelles invités à Naypyidaw pour des pourparlers de paix

Publié le 20/03/2019




Des pourparlers de paix s’ouvriront le 21 mars à Naypyidaw, en présence de huit groupes ethniques qui n’ont pas encore signé l’Accord national de Cessez-le-feu (NCA) déclaré en décembre 2018. Le gouvernement a invité ces organisations à envoyer des délégations afin d’organiser une série de rencontres avec chacun de ces groupes, dont plusieurs restent hostiles au cessez-le-feu. La conseillère d’État Aung San Suu Kui et le gouvernement NLD (Ligne nationale pour la démocratie) cherchent ainsi à mettre fin aux conflits armés contre les branches armées de ces organisations politiques rebelles, et accélérer la transition démocratique du pays.

Pour la première fois, le gouvernement birman a invité huit groupes ethniques qui n’avaient pas encore signé l’Accord national de Cessez-le-feu (NCA) à des pourparlers de paix. Cela a été annoncé la semaine dernière par les organisations rebelles qui ont reçu la convocation aux négociations, qui s’ouvriront le 21 mars. Les groupes concernés sont le Parti de l’État Wa unifié (UWSP), l’Organisation pour l’indépendance du Kachin (KIO), le Comité de paix et de solidarité Mong La de l’État Shan oriental (PSC), le Parti progressiste de l’État Shan (SSPP), le Parti justice et vérité nationale du Kokang (MNTJP), le Front de libération de l’État Palaung (PSLF), la Ligue unie d’Arakan (ULA) et le Parti national progressiste Karen (NKPP). Le 22 mars, une équipe de négociateurs de la Tatmadaw (l’armée birmane) rencontrera chacun de ces groupes politiques lors de réunions distinctes, à l’image de leurs groupes armés respectifs. Le gouvernement a demandé à chaque organisation conviée d’envoyer une délégation dirigée par un responsable et comprenant un représentant de sa branche armée. Les militaires échangeront sur l’accord unilatéral de cessez-le-feu avec les rebelles, qui a été déclaré pour une durée de quatre mois en décembre 2018 dans cinq des commandements militaires régionaux, afin de relancer le processus de paix. La trêve durera jusqu’en avril.

Elle ne concerne pas le commandement occidental, où les troupes birmanes sont engagées dans des combats contre l’Armée Arakan (AA), dans l’ouest de l’État d’Arkan (Rakhine). La Tatmadaw dirige également des opérations militaires dans le nord de l’État Shan, contre l’Armée pour l’indépendance du Kachin (KIA) et l’Armée de l’État Shan (SSA), les milices armées du KIO et du SSPP. Les négociations auront lieu cette semaine et sont l’issue d’une série de rencontres informelles, que la commission de paix Nayipyidaw a organisées avec les groupes KIO, PSLF, MNTJP et ULA dans la province chinoise du Yunnan, le 25 février, et avec le KNPP à Chiangg Mai (Thaïlande) le 10 mars. Les conférences de paix de Nayipyidaw, organisées par la Ligue nationale pour la démocratie (NLD), le parti de la conseillère d’État et Prix Nobel Aung San Suu Kyi, sont une tentative destinée à intégrer les groupes ethniques armés qui n’ont pas signé l’Accord national de Cessez-le-feu. La signature de l’accord est un prérequis pour pouvoir participer à la conférence de paix de Panglong du XXIe siècle et à la conférence pour la paix de l’Union birmane. À travers ces initiatives, le gouvernement espère mettre fin à plusieurs décennies de conflits qui freinent la transition du pays vers une union démocratique fédérale.

(Avec Asianews, Naypyidaw)

Crédit : United Nations Photo / CC BY-NC-ND 2.0