Eglises d'Asie

John Lee, sélectionné par Pékin à la tête de l’exécutif hongkongais, « élu » presque à l’unanimité

Publié le 11/05/2022




Le dimanche 8 mai, les quelque 1 500 membres du Comité électoral hongkongais (loyal au régime chinois) ont élu John Lee – unique candidat – à 99 % des voix comme nouveau chef de l’exécutif. Ce dernier, qui succède à Carrie Lam, a supervisé la sécurité de Hong-Kong et la répression du mouvement prodémocratie en 2019 et 2020. Un nouveau mandat qui n’est pas sans défis, alors que la troisième place financière mondiale vit presque coupée du monde avec des restrictions sanitaires drastiques.

Le 1er janvier 2020 lors d’une manifestation pro-démocratie à Hong-Kong. John Lee, ancien chef de la sécurité, a été à la tête de l’exécutif hongkongais.

Ce dimanche 8 mai, John Lee, unique candidat à la succession de la cheffe de l’exécutif hongkongais Carrie Lam, a remporté 99 % des voix du Comité électoral (près de 1 500 membres fidèles au régime Chinois). John Lee, qui a débuté sa carrière dans la police, est considéré comme un loyal partisan de Pékin et il a obtenu cet accord unanime sans inquiétude : seuls 8 membres ont déposé leur véto, et 33 membres n’ont pas voté. Selon la nouvelle loi électorale de Hong-Kong, les candidats se présentant à la tête de l’exécutif ou aux élections législatives doivent avoir l’accord du corps de police en charge de la sécurité nationale. John Lee a lui-même supervisé la sécurité de Hong-Kong et la répression du mouvement prodémocratie.

Ce vote unanime montre que Pékin a bien commencé à dominer à Hong-Kong et que le régime chinois met l’accent avant tout sur les questions de sécurité nationale. La sécurité autour des élections était tendue : la police a déployé plus de 6 000 policiers afin de garantir le bon déroulement du vote. Entre-temps, la police a également annoncé le déploiement de forces antiterroristes afin de renforcer la sécurité autour du site et des principales stations de transports en commun.

Prise de fonction le 1er juillet pour le 25e anniversaire de la rétrocession de Hong-Kong

Le nouveau chef de l’exécutif, âgé de 64 ans, a servi au sein de la police locale durant plus de trente ans. Après avoir été promu comme chef de la police, l’an dernier, il a été nommé chef du Premier secrétaire de l’administration du gouvernement de Hong-Kong. Il a été accusé d’avoir réprimé brutalement les manifestants au cours de la campagne après le vote de la loi anti-extradition, en 2019 et 2020. Avant son élection, selon les sanctions imposées par les États-Unis, sa chaîne YouTube a été bloquée.

L’agence de presse officielle Xinhua a commenté son élection peu après l’annonce de sa victoire, en évoquant le maintien de la politique hongkongaise sur la sécurité nationale, et de la prospérité et de la stabilité de la région administrative spéciale. John Lee s’est engagé à relancer Hong-Kong en tant que plaque financière internationale et à soutenir la compétitivité de la ville. En effet, bien que Hong-Kong soit la troisième place financière mondiale, la ville continue de vivre presque coupée du monde en raison de restrictions drastiques contre le Covid-19.

Toutefois, le nouveau chef de l’exécutif n’a pas évoqué de mesures concrètes destinées à attirer les investissements étrangers malgré les craintes vis-à-vis des attaques envers les libertés individuelles, ou encore à propos de la politique zéro-Covid adoptée par Pékin. John Lee a également souligné qu’il prévoit de restructurer le gouvernement afin d’accélérer le processus législatif. Il souhaite aussi améliorer les offres de logement à Hong-Kong, une des villes les plus chères au monde. Sa prise de fonction est prévue le 1er juillet, à l’occasion du 25e anniversaire de la rétrocession de Hong-Kong à la Chine par le Royaume-Uni.

(Avec Asianews)


CRÉDITS

Etan Liam (CC BY-ND 2.0)