Eglises d'Asie

Karachi : l’Église pakistanaise marque la fête de Guru Nayak aux côtés de la communauté sikh

Publié le 23/11/2021




Le 19 novembre, la Commission pour le dialogue interreligieux et œcuménique de l’archidiocèse de Karachi a célébré le festival de Jayanti avec la communauté sikh pakistanaise, qui marquait le 552e anniversaire de la naissance de Guru Nanak (Guru Nanak Jayanti) (considéré comme le père fondateur du sikhisme). Le père Saleh Diego, responsable de la Commission, a transmis les vœux de Mgr Travas, archevêque de Karachi, auprès des sikhs, en soulignant qu’au Pakistan, « tant que nous n’apprenons pas à nous respecter les uns les autres, nous ne pouvons pas vivre en paix ».

L’Église catholique pakistanaise s’est rapprochée de la communauté sikh locale à l’occasion du festival de Jayanti, qui célèbre cette année le 552e l’anniversaire de la naissance de Guru Nanak (Guru Nanak Jayanti) à Amritsar (né en 1469, considéré comme le père fondateur du sikhisme). Célébré chaque année en novembre, il s’agit d’un des festivals religieux les plus importants du calendrier sikh. La Commission pour le dialogue interreligieux et œcuménique de l’archidiocèse de Karachi a rendu visite à la communauté sikh au gurdwara (le lieu de culte des sikhs) de Karachi, situé sur le même site que le temple hindou de Shri Swaminarayan Mandir (remarquable par sa taille et sa façade).

Cette année, le festival était particulièrement marquant étant donné qu’en 2020, en raison de la situation sanitaire, les fidèles venus d’Inde n’ont pas pu franchir les frontières entre les deux pays. Le festival a rassemblé plus de 12 000 personnes au gurdwara. Des habitants musulmans curieux ont observé les célébrations depuis les toits de leurs maisons, en jetant des pétales de fleurs et des chocolats le long de la procession sikh.

Aux portes principales du sanctuaire, des jeunes musulmans et hindous ont également salué les sikhs en dansant avec eux au son du dohol un tambour à deux peaux d’Asie du Sud. Des affiches accueillaient les pèlerins le long des rues de la ville, dont la sécurité était renforcée pour l’occasion. Les fidèles, dont beaucoup étaient pieds nus, tenaient des drapeaux (triangulaire, couleur safran) en chantant des hymnes et en récitant des textes religieux ou poétiques, avant un repas festif à base de riz, de naans, de pois chiches et de douceurs locales.

« Les sikhs ont leurs racines ici »

Guru Nayak est né au XVe siècle à Nankana Sahib, près de la ville actuelle de Lahore. À l’occasion du festival de Jayanti, la communauté sikh croit que ce jour-là, Guru Nayak apporte la lumière au monde. La fête est célébrée le jour de la pleine lune du mois de Kartik, le quinzième jour après le festival de Diwali (soit le 19 novembre dernier). Le père Saleh Diego, responsable de la commission pour le dialogue interreligieux de l’archidiocèse de Karachi, a transmis les meilleurs vœux de Mgr Benny Mario Travas, archevêque de Karachi, auprès de la communauté sikh locale.

Il a notamment souligné qu’au Pakistan, « tant que nous n’apprenons pas à nous respecter les uns les autres, nous ne pouvons pas vivre en paix ». Le père Diego a également salué le Guru Nayak, en l’évoquant comme un grand prêcheur et un grand voyageur, dont la vie « a été pleine de sagesse ». De son côté, Asha Didi, représentante sikh du Prem Sagar au temple Shri Swaminarayan Mandir, s’est dite très heureuse de la visite des disciples de Jésus et de leur message de paix. « Guru Nayak enseigne aussi l’unité de Dieu, l’égalité entre les hommes et les femmes, le rejet de l’idolâtrie et l’importance du travail », a-t-elle expliqué. « Avançons ensemble pour la paix et l’humanité dans le pays. »

La communauté sikh compte près de 30 millions de personnes à travers le monde, dont la majorité vivent en Inde, où les familles ont fui des violences interreligieuses qui ont causé plusieurs millions de morts durant la partition de l’Inde et du Pakistan. Un couloir spécial sans visa n’a été ouvert qu’en 2019, afin de permettre aux sikhs indiens de visiter le sanctuaire de Kartarpur, un autre sanctuaire construit pour marquer la mort de Guru Nayak. Fermée l’an dernier, la frontière a été rouverte cette année. « Les sikhs ont leurs racines ici. Nous n’avons aucun problème de les voir venir en si grand nombre », assure Pervaiz Ahmed, un médecin musulman de 41 ans, dont la mosquée est située dans la même rue que le gurdwara.

(Avec Asianews et Ucanews)


CRÉDITS

Asianews