Eglises d'Asie

La Banque mondiale abaisse ses prévisions de croissance du PIB chinois en raison de la crise ukrainienne

Publié le 07/04/2022




En raison du conflit en Ukraine, dont l’impact sur les prix de l’alimentation et des carburants affecte également la Chine, la Banque mondiale a abaissé ses prévisions de croissance du PIB chinois pour cette année de 5,4 % à 5 %. Une volatilité financière et une crise de confiance globale sont également en cause selon les chercheurs. Cette situation exacerbe une situation déjà difficile entre le retour de la pandémie dans le pays, un ralentissement structurel de la croissance et une inflation qui menace d’augmenter rapidement.

La Banque mondiale a abaissé ses estimations de croissance pour la Chine et l’Asie de l’Est en raison de l’impact énergétique de l’invasion russe en Ukraine. L’institution financière internationale a annoncé une prévision de croissance du PIB de 5 % pour cette année en Chine, contre 5,4 % initialement estimé avant le conflit en Ukraine. Les prévisions de croissance du géant asiatique correspondent également aux estimations de la Banque mondiale pour l’Asie de l’Est et la région Pacifique.

Toutefois, le gouvernement chinois s’est fixé de son côté un objectif de croissance de 5,5 % pour cette année : si le pays ne parvient pas à l’atteindre, cela représenterait un problème politique pour Xi Jinping, qui devrait se diriger vers un troisième mandat en tant que président chinois en automne. L’an dernier, la commission centrale du Parti communiste chinois a en effet adopté une résolution « historique » afin de permettre au président actuel de rester au pouvoir. Il deviendrait alors le premier dirigeant chinois à entamer un troisième mandat depuis Mao Zedong.

Les prévisions de la Banque mondiale confirment la perplexité de nombreux experts face aux niveaux de croissance annoncés par les autorités à Pékin. Selon l’institut financier, basé à Washington, la croissance du PIB chinois risquerait même de baisser à seulement 4 % si la guerre en Ukraine devait se prolonger. L’impact serait encore plus grave sans la stimulation économique décidée par les autorités chinoises. Le choc du conflit en Europe de l’Est affecte les activités économiques chinoises car il entraîne une augmentation des prix de l’alimentation et des carburants, ainsi qu’une certaine volatilité financière et une crise de confiance à l’international.

Impact de la crise ukrainienne sur les prix de l’alimentation et des carburants

Les chercheurs de la Banque mondiale remarquent que la crise ukrainienne exacerbe une situation économique déjà difficile en Chine, marquée par le retour de la pandémie de Covid-19 dans le pays, par un ralentissement structurel de la croissance du PIB et par une inflation qui devrait augmenter rapidement.

Le pays fait face à une triple pression : la chute de la demande intérieure, avec la consommation des ménages qui ne reprend pas ; la perturbation des chaînes d’approvisionnement mondiales ; et enfin l’affaiblissement des perspectives d’avenir. En réponse à ces difficultés, le gouvernement central a décidé de réductions fiscales pour les sociétés (en particulier pour les petites et moyennes entreprises), assoupli les restrictions sur le marché de l’immobilier et soutenu un plan d’investissement d’infrastructures par les gouvernements provinciaux.

Selon Caixin, la question qui hante le plus les dirigeants chinois demeure le chômage. Pékin cherche à réduire la proportion d’habitants sans emploi à moins de 5,5 % de la population – un objectif encore plus ambitieux qu’en 2021. Le mois dernier, lors de la session annuelle du Parlement chinois, le Premier ministre Li Keqiang a annoncé que le gouvernement chinois prévoit 16 millions de nouvelles entrées dans le marché du travail cette année. Sur ce chiffre, presque 11 millions sont des diplômés récents et cherchant des emplois qualifiés. Toutefois, les analystes évoquent entre autres les pressions actuelles sur les entreprises technologiques et l’immobilier chinois, qui risqueraient d’affecter la capacité des autorités à agir favorablement sur l’emploi.

(Avec Asianews)