Eglises d'Asie

La Chine lance une nouvelle base de données en ligne sur le clergé chrétien et musulman

Publié le 26/05/2023




Le 23 mai, les autorités chinoises ont lancé une nouvelle base de données en ligne et un système de vérification sur les religieux musulmans, catholiques et protestants. Selon l’agence de presse officielle Xinhua, il s’agirait de « maintenir l’ordre », de « garantir une transmission saine » du contenu religieux et d’aider les croyants chinois à identifier les « faux » religieux et ainsi « protéger l’intérêt public ». Plusieurs organisations craignent un nouvel outil destiné à renforcer le contrôle sur les religions en Chine.

L’église du Saint-Sauveur ou cathédrale de Xishiku, à Pékin (2019).

Le gouvernement communiste chinois a lancé une base de données en ligne et un système de vérification pour les religieux musulmans, catholiques et protestants. Les autorités affirment chercher ainsi à lutter contre les actes frauduleux des « faux religieux ». Le système consiste en une base en ligne contenant des informations vitales sur le clergé. Selon l’agence Fides, elle a été lancée le 23 mai. Une base de données similaire a également été lancée en février dernier pour le clergé bouddhiste et taoïste.

Selon les autorités, cette nouvelle base de données est composée des registres officiels des communautés religieuses sur les membres du clergé. Elle peut être accessible par tous les citoyens afin de vérifier l’identité et la position des personnes des personnes inscrites et contient sept types d’informations dont le nom, le genre, des photos, le titre religieux, la confession religieuse et le numéro d’enregistrement.

La base de données peut être mise à jour de temps en temps par les organisations officielles telles que l’Association patriotique des catholiques chinois, l’Association islamique de Chine et l’Administration d’État pour les Affaires religieuses (qui dépend du Conseil des affaires de l’État, correspondant au gouvernement central).

L’agence de presse officielle Xinhua a déclaré que cette nouvelle base de données en ligne est un outil utile destiné à « maintenir l’ordre » et à « garantir une transmission saine » du contenu religieux. Il s’agirait aussi d’aider les croyants chinois de différentes confessions à identifier les « faux » moines, imams, prêtres, pasteurs et évêques et ainsi « protéger l’intérêt public, les droits légitimes et les intérêts des citoyens ».

Le pape prie pour que les catholiques chinois puissent pratique leur foi librement

Selon Xinhua, il y aurait eu récemment plusieurs cas de faux moines accusés de fraude, ce qui aurait « gravement discrédité l’image de la communauté religieuse tout en troublant l’ordre public, avec un impact social extrêmement négatif ». Différentes organisations, dont l’association ChinaAid, basée aux États-Unis, ont fait part de leur préoccupation en craignant qu’il s’agisse d’une nouvelle tentative de renforcer le contrôle sur les religions en Chine.

L’État chinois reconnaît officiellement cinq religions organisées – le bouddhisme, le taoïsme, l’islam, le catholicisme et le protestantisme. Le gouvernement leur impose un contrôle strict avec sept organes officiels, en demandant à tous les membres du clergé de s’enregistrer auprès de ces organisations, afin d’obtenir une autorisation.

Ces dernières années, après avoir adopté de nouvelles règles sur les Affaires religieuses, les autorités chinoises ont lancé une nouvelle répression sur les groupes religieux non reconnus et les membres du clergé non enregistrés, y compris parmi les chrétiens chinois. Plusieurs centaines d’églises ont été ainsi été fermées et plusieurs dizaines de fidèles appartenant aux « églises de maison » (non déclarées et indépendantes de l’État) ont été arrêtés.

Le 24 mai, le jour de la fête de bienheureuse Vierge Marie, auxiliatrice des chrétiens, qui marque la Journée mondiale de prière pour l’Église en Chine, le pape François a prié pour que les catholiques en Chine soient libres de partager l’Évangile et de vivre leur foi pleinement. Il a également assuré à « nos frères et sœurs en Chine » de la proximité des catholiques à travers le monde qui « partagent leurs joies et leurs espérances ».

(Avec Ucanews)