Eglises d'Asie – Chine
La commission Justice et Paix du diocèse de Hong-Kong dénonce la répression des militants prodémocratie
Publié le 22/04/2020

Selon la commission catholique, cette loi votée en 1967, qui a été amendée 26 fois, doit être abrogée « afin de restaurer la liberté de procession et de rassemblement du peuple hongkongais ». Le groupe diocésain a également appelé la police à « rendre les téléphones portables de toutes les personnes arrêtées pour respecter leur vie privée ». L’arrestation du 18 avril est considérée comme la plus forte répression du mouvement prodémocratie depuis les manifestations de l’an dernier. Dès juin 2019, les manifestants étaient descendus dans la rue afin de s’opposer au projet de loi sur l’extradition, retiré depuis. Ils y voyaient la nouvelle étape d’une série de mesures destinées à réduire leurs droits démocratiques. Un responsable du Bureau de la Sécurité de Hong-Kong a affirmé que la police a agit à la suite d’une enquête prouvant que les personnes arrêtées avaient violé la loi sur les rassemblements non-autorisés.
Arrestations politiques
L’organisation Hong-Kong Watch, basée au Royaume Uni, a dénoncé les « motivations politiques » derrière les arrestations, considérées comme « un effort concerté du Parti communiste chinois, qui profite de la pandémie de Covid-19 pour étouffer toute dissidence », a ajouté le groupe dans son communiqué, publié le 18 avril. Les arrestations sont survenues après plusieurs mois de relative accalmie, alors que la population hongkongaise était confinée partiellement en raison de l’épidémie. Toutefois, de nombreuses critiques estimes qu’elles font partie des mesures prévues par le régime communiste chinois en prévision des élections législatives hongkongaises de septembre prochain. Claudia Mo, une parlementaire prodémocratie, l’une des 15 personnes arrêtées, affirme que les autorités hongkongaises, dirigées par Carrie Lam, cheffe de l’exécutif, cherchent à « faire tout ce qu’elles peuvent pour faire taire et réprimer tout opposition locale ». Selon elle, les répressions politiques sont aussi destinées à renforcer l’influence de Pékin à Hong-Kong. La Loi fondamentale hongkongaise, qui fait office de Constitution, est en effet supposée empêcher les autorités chinoises d’interférer dans les affaires intérieures de la région administrative spéciale. Toutefois, le bureau de liaison de Pékin à Hong-Kong a maintes fois répété qu’il ne dépendait pas des lois hongkongaises et qu’il était dans son droit en « supervisant » la façon dont le principe « un pays, deux systèmes » était appliqué. Depuis le début du mouvement prodémocratie, la Chine a refusé d’écouter les demandes des manifestations, qui insistaient notamment pour l’instauration d’un véritable suffrage universel pour les 7 millions d’habitants de la ville-État.
(Avec Ucanews, Hong-Kong)
CRÉDITS
Ucanews
