Eglises d'Asie

La crise énergétique force Dacca à mettre en place des coupures de courant régulières

Publié le 21/07/2022




À compter du 19 juillet, le gouvernement bangladais a décidé de mettre en place des coupures de courant quotidiennes afin de tenter de réduire les coûts du carburant et de faire face à la crise énergétique qui menace actuellement le pays d’Asie du Sud. Le Bangladesh importe presque la totalité son carburant. La majeure partie est utilisée pour les transports et 34 % pour la production d’électricité. Mais malgré la fermeture temporaire des centrales thermiques au diesel, ces mesures sont considérées comme irréalistes, notamment face à une hausse de la demande en carburant.

Un marché de poisson de Khulna, Bangladesh, 2012.

Le gouvernement bangladais a décidé de mettre en place des coupures de courant d’au moins une heure quotidienne à compter du 19 juillet, afin de tenter de réduire les coûts du carburant et d’endiguer la crise énergétique actuelle du pays. Les coupures auront lieu entre 10 heures et 22 heures. Il a été recommandé aux bureaux, tribunaux et lieux de culte de limiter le recours à la climatisation, tandis que les entreprises commerciales ne seront pas autorisées à utiliser l’électricité après 20 heures.

Les centrales thermiques fonctionnant au diesel seront temporairement fermées, mais le gouvernement envisage également de fermer les stations-service un jour par semaine et de réduire les heures de travail dans les bureaux. Les fonctionnaires du pays pourraient également être tenus de limiter l’utilisation de leurs voitures privées.

Toutes ces mesures ont été prises le 18 juillet au cours d’une réunion organisée dans le bureau de la Première ministre Sheikh Hasina. Le conseiller à l’Énergie Tawfiq-e-Ilahi Chowdhury était présent ainsi que ministre de l’Énergie Nasrul Hamid, et des responsables d’institutions gouvernementales concernées. Le ministre de l’Administration publique, Farhad Hossain, a déclaré que le gouvernement envisageait aussi de rendre le télétravail obligatoire : « Une décision sera prise d’ici une semaine afin d’éviter que les gens souffrent », a-t-il confié.

Des mesures irréalistes selon les experts

Les coupures de courant devraient entraîner une pénurie d’électricité d’environ 1 200 mégawatts par jour. La demande en électricité au Bangladesh est d’environ 15 mille mégawatts, et à l’heure actuelle, la production maximale du pays n’est que de 13 mille mégawatts.

Pourtant, selon les experts, ces décisions ne permettront pas d’économies particulières en carburant : avec la fermeture des centrales au diesel, l’utilisation de générateurs (également alimentés au diesel) pourrait augmenter, tandis que l’annonce de la fermeture des pompes à essence pourrait provoquer une hausse de la demande, avec des foules d’habitants déterminées à s’approvisionner en carburant.

Les analystes, qui notent par ailleurs que les bâtiments gouvernementaux ne sont pas économes en énergie, estiment donc que les mesures prises par le gouvernement sont irréalistes.

Le Bangladesh importe presque la totalité son carburant. La majeure partie est utilisée pour les transports et 34 % pour la production d’électricité. En raison du prix élevé du pétrole brut, qui a dépassé les 100 dollars US le baril, même les centrales thermiques au fioul ne peuvent plus fonctionner à plein régime. De nombreuses centrales thermiques au gaz ont également été fermées en raison des pénuries.

Dans la région, outre le Sri Lanka, qui est en défaut de paiement depuis des mois, le Laos et le Pakistan sont également confrontés à des crises énergétiques avec des coupures de courant régulières. Par ailleurs, l’importation de carburant est de plus en plus difficile en raison de la faiblesse des réserves de change.

(Avec Asianews)