Eglises d'Asie – Birmanie
La crise politique birmane pousse plusieurs entreprises étrangères à quitter le pays
Publié le 10/07/2021
Plusieurs chaînes et marques internationales commencent à désinvestir et à se retirer de Birmanie à cause de la crise politique actuelle et du coup d’État militaire. Certaines boutiques ont fermé à cause des « changements du contexte opérationnel », tandis que les entreprises étrangères restantes diminuent ou cessent leurs investissements dans le pays. Ainsi, ces derniers jours, la société américaine Auntie Anne’s, la société chinoise Little Sheep et la société KOI, franchise taïwanaise de « bubble tea », ont quitté la Birmanie. L’opérateur télécom norvégien Telenor a également décidé de céder toutes ses activités en Birmanie au groupe libanais M1 pour 105 milliards de dollars US. « Telenor est entré en Birmanie parce que nous pensions que l’accès à des services mobiles rentables permettrait de soutenir le développement et la croissance du pays », a déclaré Sigve Brekke, président de Telenor. Toutefois, a-t-il ajouté, « la situation en Birmanie est devenue de plus en plus difficile au cours des derniers mois pour Telenor, concernant la sécurité de la population ainsi que pour des raisons comptables et juridiques ». « Nous avons donc évalué toutes les options possibles et nous croyons que la vente est la meilleure solution dans ce contexte. »
« Si Telenor part, le peu de liberté numérique qu’ils avaient partira aussi »
Pour Telenor, l’accord de vente au groupe M1 garantira la continuité des opérations. L’opérateur norvégien était l’une des quatre sociétés de télécoms présentes dans le pays, mais depuis le coup d’État du 1er février dernier, la junte birmane a réduit l’accès aux réseaux mobiles et internet dans le but de réprimer la résistance civile contre le régime militaire. Selon Oliver Spencer, conseiller du groupe Free Expression Myanmar, qui lutte pour les droits numériques en Birmanie, le départ de Telenor du pays aggravera les droits numériques déjà limités de la population birmane. « Si Telenor part, le peu de liberté numérique qu’ils avaient partira aussi », explique-t-il. « Est-ce qu’il y aura encore une vie privée en Birmanie ? », se demande-t-il. L’arrivée de marques étrangères, ces dernières années, avait permis au pays de sortir de l’isolement économique, mais depuis le coup d’État, la situation s’est détériorée. Les frontières du pays se sont refermées et selon la Banque mondiale, l’économie locale est susceptible de s’affaiblir de près de 10 %.
(Avec Asianews)
Crédit Erlend Bjørtvedt (CC BY-SA 4.0)