Eglises d'Asie – Sri Lanka
La paroisse Notre-Dame des Douleurs de Kadawala organise une neuvaine pour sa fête malgré les restrictions
Publié le 02/10/2021
Sujeewa Geethani, âgée de 52 ans, est assise devant chez elle, entourée de ses petits-enfants, afin de prendre part à une initiative de son église, qui a invité les fidèles à participer à une neuvaine de prière pour la fête paroissiale annuelle. La neuvaine débute tous les jours à 19 heures, à distance en raison des restrictions sanitaires en vigueur dans le pays, qui interdisent les rassemblements publics. Ruwani Nisansala, tout comme Sujeewa, a décoré les rues avec ses enfants, sur le chemin de la procession qui devait passer le soir de la fête. Ainsi, un sentiment communautaire était palpable, et des villageois ont pu se rassembler en respectant les précautions sanitaires. Ruwani Nisansala, un responsable laïc local, a rassemblé des fonds afin de décorer les rues avec des fleurs et des illuminations. Il explique que toutes les fêtes paroissiales ont cessé dans le pays depuis janvier dernier, à cause de la nouvelle vague. Le Sri Lanka a été désigné comme zone rouge à cause d’une forte propagation du virus, et le gouvernement a imposé un confinement le 20 août. Il a été levé le 1er octobre, mais des couvre-feux nocturnes restent en vigueur, ainsi que des restrictions sur les fêtes et les rassemblements.
Toutes les activités paroissiales organisées à distance
Le père Srikantha Fernando, curé de la paroisse Notre-Dame des Douleurs de Kadawala, a donc célébré la fête de la paroisse le dimanche 19 septembre (Notre-Dame des Douleurs est fêtée le 15 septembre) sans aucun paroissien. Des prêtres ont parcouru les villages dépendant de la paroisse avec des haut-parleurs, afin de permettre aux fidèles d’écouter les sermons et de compenser l’impossibilité de participer physiquement aux messes et autres activités religieuses. Tous les événements paroissiaux, qu’il s’agisse des écoles du dimanche, des préparations à la première communion ou au mariage, ou encore les rencontres entre prêtres et services d’Église, sont organisés via les réseaux sociaux. Durant la neuvaine, les homélies du père Fernando ont été transmises aux paroissiens via les réseaux sociaux et à l’aide de haut-parleurs. « Des drapeaux ont été hissés pour marquer la fête. Le prêtre propose des homélies tous les jours sur différents thèmes, et les gens écoutent depuis chez eux », confie Ruwani. Le père Fernando a invité les fidèles à essayer de marquer la fête paroissiale de manière fervente, autant que possible malgré les conditions sanitaires.
Appel du cardinal Ranjith le 8 septembre
Le mois dernier, le cardinal Malcolm Ranjith a également appelé les catholiques sri-lankais à prier le chapelet à l’occasion de la fête de la Nativité de la Vierge Marie, célébrée le 8 septembre, afin de prier pour les malades. Le père Michael Colin, curé de la paroisse de Notre-Dame de Matara, explique que cette année, les festivités ont été plus discrètes que d’ordinaire, sans transports ni logements assurés pour les pèlerins. « Même si vous ne pouvez pas participer physiquement à la fête, nous prions tous pour vous », avait déclaré le cardinal Ranjith, dans un message publié sur les réseaux sociaux avant la fête du 8 septembre. Mgr Raymond Wickramasinghe, archevêque de Galle sur la côte sud-ouest du Sri Lanka, avait présidé une messe festive à cette occasion, malgré la présence de seulement quelques prêtres et religieuse, dans une église richement décorée.
« Nous continuons de prier Marie de protéger nos vies et de nous donner l’opportunité de visiter nos lieux de culte », confie Aruni Wasanthi, 53 ans, membre de la Légion de Marie, qui regrette les restrictions sur les déplacements qui empêchent les catholiques de visiter les églises. Selon les autorités sanitaires sri-lankaises, 46 % de la population est pleinement vaccinée, même si une forte propagation du virus expose également les personnes vaccinées. Cependant, le nombre d’infection commence à baisser, avec un peu plus de 1 000 nouveaux cas quotidiens enregistrés ces derniers jours, même si l’objectif est de passer au moins sous la barre des 950 infections par jour. À ce jour, le Sri Lanka a enregistré 515 524 infections dont 12 786 décès. Parmi eux, on compte des prêtres et religieuses, ainsi que des médecins, des infirmières et des personnalités locales.
(Avec Ucanews)
CRÉDITS
Ucanews