Eglises d'Asie – Chine
La population chinoise Han progresse plus rapidement que les minorités musulmanes ouïghoures au Xinjiang
Publié le 17/06/2021
Au Xinjiang (territoire autonome du nord-ouest de la Chine), la population chinoise de l’ethnie Han, majoritaire dans le reste du pays, a augmenté de 25 % entre 2010 et 2020, soit plus rapidement que les Ouïghours. Selon des accusations portées par nombreuses organisations internationales et par plusieurs États, la minorité musulmane, de langue turque, est victime d’un véritable génocide culturel (soit une destruction intentionnelle de leur patrimoine culturel par le gouvernement chinois). Durant la même période, leur nombre a augmenté de seulement 16 %, donc plus lentement que les Chinois Han dans la région. Ces chiffres, dévoilés par le gouvernement de la province, se basent sur le dernier recensement national, publié le 11 mai 2021. Les résultats complets du recensement n’ont pas encore été rendus publics. Sur une population de 25,9 millions d’habitants au Xinjiang, on compte actuellement 11,6 millions de Ouïghours et 10,9 millions de Hans. Selon les autorités locales, la plus grande progression des Hans au Xinjiang est due à des migrations venues d’autres régions du pays. Pour des chercheurs indépendants et des universitaires cités par le South China Morning Post, ces nouveaux chiffres confirment que la Chine cherche à réduire le poids démographique des minorités ouïghoures – accusées de séparatisme et de terrorisme par le gouvernement chinois.
Près d’un million de Ouïghours détenus au Xinjiang
Selon les rapports des experts et des organisations humanitaires, confirmés par les Nations unies, les autorités chinoises détiennent ou ont détenu plus d’un million de Ouïghours, de Kazakhs et de Kirghizes dans des camps de concentration situés au Xinjiang. Des médias ont confirmé l’existence de camps de travail dans la région, où plusieurs centaines de personnes semblent être condamnées à des travaux forcés, dont la récolte du coton. Certains universitaires affirment également que le gouvernement chinois a lancé une campagne locale de stérilisation forcée pour contrôler la croissance de la population ouïghoure. Le gouvernement chinois a nié toutes ces accusations, en expliquant que les camps situés au Xinjiang sont des établissements de formation professionnelle et s’inscrivent dans des projets destinés à réduire la pauvreté et à combattre le terrorisme et le séparatisme. La ligne officielle avancée par les autorités est qu’il n’y a aucune violation des droits de l’homme en cours dans la région, et que les Chinois Hans et les minorités musulmanes vivent en harmonie au Xinjiang. Pour rejeter les accusations de génocide culturel, les dirigeants communistes chinois et plusieurs universitaires chinois affirment que la population ouïghoure augmente. Toutefois, le dernier recensement montre le contraire, en particulier dans le sud du Xinjiang où est concentrée la majorité de la minorité musulmane. Les autorités chinoises rejettent également ce dernier argument en expliquant que cette situation est liée au développement économique local et au fait que les Ouïghours et d’autres minorités au Xinjiang ont tendance à se marier plus tard et à avoir moins d’enfants.
(Avec Asianews)
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