Eglises d'Asie – Chine
La pression scolaire signalée parmi les causes de suicide chez les jeunes hongkongais
Publié le 11/11/2022
Selon une information publiée le 7 novembre par le journal d’État HKCD (Hong Kong Commercial Daily), onze élèves hongkongais se sont suicidés entre avril et mai, suscitant l’inquiétude du secteur éducatif. La situation serait due à de trop longues heures d’étude et une pression excessive au sein d’un système compétitif basé essentiellement sur les notes.
Le Département de la protection sociale (SWD) de Hong-Kong a publié un rapport sur la mortalité infantile en novembre 2021, indiquant 159 décès sur 259 qui étaient de mort naturelle entre 2016 et 2018 (soit 61,4 %). Toutefois, la seconde cause de décès enregistrée était le suicide avec 59 cas sur 259 (soit 22,8 %), suivi de causes non naturelles non déterminées (3,1 %), d’agressions (2,7 %) et de complications médicales (1,5 %). Selon le rapport du SWD, parmi les mineurs, le plus fort taux de décès par suicide était enregistré entre 15 et 17 ans avec 39 cas sur 259 (soit 15 %).
Wang Huan, un cadre du ministère de l’Éducation, estime qu’en plus des longues heures d’étude qui peuvent augmenter le niveau de stress, « la perte du sens et de la valeur de l’apprentissage peut aussi être un autre aspect du poids de l’éducation », alors que certains élèves ont du mal à trouver un épanouissement et une finalité dans leur parcours éducatif. « C’est une source de stress et de résistance à l’apprentissage », ajoute-t-il.
Le nombre moyen d’heures d’études hebdomadaires enregistré pour les élèves en école maternelle, primaire et au collège/lycée est respectivement de 49,1, 66,5 et 76,5. Soit des semaines souvent plus chargées que des employés à plein temps. Un élève hongkongais doit suivre jusqu’à neuf cours par jour, ce qui est plus élevé que dans les territoires voisins comme Shanghai (cinq à sept cours) et Taïwan (cinq cours).
« La clé est d’inspirer la motivation et l’encouragement des élèves »
Parmi les causes évoquées du fort taux de suicide, on compte avant tout des problèmes scolaires avec 24 réponses enregistrées sur 91 (soit 26,4 %). Les relations familiales suivent avec 12 réponses (13,2 %). Les autres raisons comprennent l’inquiétude face à l’avenir et des causes inconnues (9,9 % respectivement), ainsi que des problèmes sentimentaux ou entre camarades (8,8 % et 5,5 %), des traumatismes psychologiques (2,2 %) et des problèmes de santé (1,1 %).
Chow Tak-fai, directeur de l’école primaire catholique de Tai Kok, à Hong-Kong, estime qu’il est bien plus important d’encourager l’élève et développer son intérêt que de changer la méthode d’apprentissage. « La clé pour des études heureuses n’est pas de changer la façon dont on enseigne, mais d’inspirer la motivation et l’encouragement des élèves, pour les inciter à travailler dur pour des choses qui les intéressent », ajoute-t-il.
Le chef de l’exécutif hongkongais John Lee Ka-Chiu a également engagé récemment à renforcer le soutien psychologique des élèves et la collaboration interprofessionnelle du personnel éducatif. Il a également promis de mieux identifier les élèves dans le besoin « afin de leur apporter le soutien nécessaire sans tarder ». Il a aussi parlé de développer les activités qui peuvent « soutenir la santé mentale, véhiculer des messages positifs, et améliorer la compréhension, la sensibilisation et l’intérêt des élèves et des enseignants vis-à-vis de la santé mentale ». Il a aussi promis un numéro d’assistance téléphonique et d’autres formes de soutien psychologique pour les jeunes et leurs proches hongkongais.
(Avec Ucanews)