INDE
Après s’être vue retirer le droit d’exercer son métier de journaliste en Inde en septembre 2022, Vanessa Dougnac, correspondante française, a reçu un avis d’expulsion du pays. Elle collabore avec plusieurs journaux dont La Croix, et travaille régulièrement avec Églises d’Asie depuis plusieurs années. La journaliste française a jusqu’au 2 février pour quitter le pays, où elle vit et travaille depuis 23 ans. « L’Inde est mon pays », a-t-elle confié. Les autorités l’accusent de reportages « malveillants et critiques » susceptibles de « provoquer le désordre et troubler l’ordre public ». Elle nie catégoriquement et souligne que « l’Inde est un pays que j’aime profondément et que je respecte ». « Je ne me suis jamais livrée à quelconque acte préjudiciable aux intérêts indiens », a-t-elle réagi.
HONG-KONG
Le 25 janvier, la Cour Suprême de Hong-Kong a annulé l’acquittement de Chow Hang Tung, avocate et militante pour les droits de l’homme, qui était vice-présidente de la Hong Kong Alliance (aujourd’hui dissoute, celle-ci organisait depuis 30 ans les veillées annuelles à la bougie en mémoire des victimes de la répression de la place Tiananmen en 1989). L’activiste a été accusée d’avoir « incité à un rassemblement non autorisé » après avoir participé, en 2021 avec un groupe de personnes, à une veillée en mémoire de Tiananmen. Elle a gagné un procès en appel en décembre 2022, mais on lui a refusé sa libération sous caution. Elle est toujours en prison et fait face à d’autres accusations – dans le cadre d’un autre procès – pour avoir « menacé la sécurité nationale ».
PHILIPPINES
Le gouvernement philippin a déclaré qu’il ne coopèrerait en aucune façon avec les enquêtes de la Cour pénale internationale (CPI), qui commence son investigation sur la « guerre contre la drogue », qui a conduit, entre 2016 et 2018, à l’arrestation de plus de 121 000 personnes et à un nombre incertain de victimes, mais estimé à plus de 4 000. « Je considère cela comme une menace envers notre souveraineté. Le gouvernement philippin ne lèvera pas le petit doigt pour aider l’enquête », a déclaré le président Ferdinand Marcos Jr ce mardi 23 janvier. En juillet dernier, la CPI avait rejeté un appel de Manille et autorisé l’enquête sur la campagne de l’ancien président Rodrigo Duterte et sur d’autres violations suspectées des droits.
INDE
Ce lundi 22 janvier à Ayodhya, dans l’État de l’Uttar Pradesh (dans le nord de l’Inde), un nouveau temple dédié à la divinité Ram a été inauguré sur un site contesté, particulièrement depuis 1992 quand des fanatiques hindous ont rasé une mosquée datant du XVIe siècle – qui aurait été elle-même construite à l’époque sur les ruines d’un ancien temple hindou. Cette affaire a marqué les relations entre les deux communautés durant des décennies. La consécration du temple, organisée en présence du Premier ministre Narendra Modi, représente aussi une célébration symbolique du nationalisme hindou prôné par le gouvernement au pouvoir.
PHILIPPINES
Durant la Semaine de prière pour l’unité chrétienne, organisée du 18 au 25 janvier aux Philippines, plusieurs évènements œcuméniques ont eu lieu dans le pays afin de prier pour la paix en mer de Chine méridionale face aux tensions croissantes avec la Chine. Pékin poursuit ses manœuvres menaçantes dans cette région où les îles et atolls sont revendiqués par plusieurs pays (Chine, Vietnam, Philippines, Malaisie, Indonésie et Brunei). Dans un communiqué conjoint, la Conférence épiscopale philippine (CBCP) a souligné la nécessité d’une « paix durable » et dépasser « nos frontières et nos zones de confort ». « Dans cette période de divisions, de guerres, de tensions et de dégâts environnementaux, ce devoir s’étend à la terre entière. »
CHINE
Dans la province chinoise du Yunnan, un glissement de terrain a tué deux personnes et causé au moins 47 disparus, selon la chaîne télévisée officielle (CCTV). La catastrophe s’est produite dans deux villages de la commune de Zhaotong, dans le sud-ouest du pays, le 22 janvier à 5h51 heure locale. Plus de 500 personnes ont été évacuées alors que les équipes de secours tentaient de secourir les personnes bloquées sous les décombres. On compte plus de 300 personnes qui ont été déployées sur le site et plus de 50 équipes d’urgence, notamment avec des camions de pompiers et des pelleteuses, par des températures sous zéro.
TAÏWAN
Selon le ministère de la Défense de Taïwan, six nouveaux ballons espions ont été repérés en train de survoler le détroit de Taïwan au cours du week-end dernier. Un d’entre eux a survolé l’île. Cinq autres ont été repérés à l’ouest de Keelung, une ville portuaire du nord. Début janvier, le ministère avait déjà accusé la Chine de menacer la sécurité aérienne et de mener une guerre psychologique contre la population taïwanaise en lançant ces ballons espions, seulement quelques jours avant les élections présidentielles du 13 janvier.
TAÏWAN – CHINE
La Chine et l’île de Nauru (un des plus petits États au monde, en Micronésie dans l’Océanie) ont établi des liens diplomatiques officiels. Après les élections présidentielles taïwanaises du 13 janvier, la petite nation insulaire du Pacifique a coupé toutes relations avec Taipei, ancien allié, de manière inattendue. Les États-Unis ont décrit cette décision comme « regrettable ». Le Pacifique est de plus en plus une source de concurrence en matière d’influence entre Washington et Pékin, qui cherche à cibler les alliés diplomatiques de Taïwan. C’est pourquoi, le 24 janvier, le nouveau président taïwanais Lai Ching-te a exprimé le désir que Taïwan rejoigne rapidement le cadre économique indo-pacifique (IPEF), dirigé par les États-Unis, en mettant en avant le rôle essentiel de l’île dans l’économie mondiale.
BIRMANIE – BANGLADESH
Selon les Nations unies, au moins 569 Rohingyas sont décédés en essayant de quitter le Bangladesh et la Birmanie par bateau en 2023. C’est le chiffre le plus élevé depuis dix ans. Plusieurs milliers de Rohingyas entreprennent tous les ans des voyages maritimes dangereux en tentant de rejoindre la Malaisie, l’Indonésie et l’Australie. Selon l’UNHCR, l’Agence des Nations unies pour les réfugiés, presque 4 500 Rohingyas, dont une majorité de femmes et d’enfants, ont embarqué dans la mer d’Andaman et le golfe du Bengale en 2023.
JAPON
Le module spatial japonais baptisé « Slim » (Smart Lander for Investigating Moon) s’est posé sur la Lune dans la nuit du vendredi 19 au samedi 20 janvier (à 0h20, heure de Tokyo) avec une grande précision : à moins de 100 m de son objectif. La nouvelle a été annoncée par l’agence spatiale japonaise (JAXA), qui a cependant précisé avoir rencontré un problème avec ses panneaux solaires, sans compter que l’engin s’est posé à l’envers. Avec ce succès, le Japon devient le 5e pays à réussir à se poser sur la Lune, après les États-Unis, l’URSS, la Chine et l’Inde. Le Japon espère ainsi redonner du souffle à son programme spatial après plusieurs échecs ces dernières années, en renforçant la collaboration avec Washington contre la Chine.
(EDA)
CRÉDITS
Vanessa Dougnac