Eglises d'Asie

La Thaïlande appelée à faciliter l’acheminement des aides humanitaires vers la Birmanie

Publié le 14/07/2022




Le 12 juillet, l’ONG Refugees International a appelé la Thaïlande et les pays voisins de la Birmanie à permettre aux aides internationales de franchir les frontières pour soutenir et protéger les réfugiés fuyant les conflits internes, alors que le pays subit toujours une crise politique, économique et humanitaire sans précédent. Depuis le coup d’État du 1er février, plus de 750 000 habitants ont fui les violences et selon les estimations, près d’un quart de la population birmane a besoin d’aide humanitaire, tandis que la junte continue de freiner et bloquer les aides.

L’ONG Refugees International a appelé les États voisins, dont la Thaïlande, à assurer la protection des Birmans fuyant les violences.

Dans un nouveau rapport publié le 12 juillet, l’ONG Refugees International a appelé la Thaïlande à permettre aux aides internationales de franchir les frontières vers la Birmanie afin de protéger les réfugiés fuyant les conflits internes en cours. Le pays d’Asie du Sud-Est subit toujours une crise politique, économique et humanitaire sans précédent, depuis le coup d’État militaire du 1er février 2021 et le renversement du gouvernement civil élu d’Aung San Suu Kyi, qui ont provoqué une des manifestations nationales et une résistance armée dans tout le pays. « La junte birmane a commis de nombreuses atrocités et empêché les groupes humanitaires internationaux de distribuer des aides dans les régions qui en ont le plus besoin », a rappelé l’ONG dans son rapport.

« Par ailleurs, la distribution des aides internationales via les voisins de la Birmanie, en particulier via des groupes locaux actifs sur la frontière avec la Thaïlande, est sous-exploitée alors qu’elle permettrait de venir en aide à ceux sont en difficulté », poursuit l’organisation. La Thaïlande impose des restrictions à la frontière, tandis que le contrôle des routes principales par la junte et les terrains difficiles limitent la portée et la quantité des aides vers la Birmanie, selon le rapport. L’ONG ajoute que les pays voisins de la Birmanie doivent travailler avec les acteurs locaux, les groupes humanitaires et les services de santé des minorités ethniques afin de faciliter l’aide dans des terrains accessibles de l’autre côté des frontières.

Plus de 750 000 nouveaux déplacés internes depuis le coup d’État de février 2021

« Les pays voisins doivent aussi assurer la sécurité et le soutien des personnes fuyant la Birmanie, et éviter de les pousser à rentrer chez eux et permettre aux agences des Nations unies et aux ONG locales et internationales d’accéder aux réfugiés qui viennent d’arriver », insiste l’organisation. Les combats les plus violents, ces derniers mois, ont eu lieu dans les États Chin, Sagaing et Magway, dans le nord-ouest, et dans les États Karen et Kayah, dans le sud-est (qui partagent leurs frontières avec la Thaïlande).

Plus d’un million de personnes sont déplacées à ce jour en Birmanie, dont 750 000 depuis le coup d’État de février 2021. Un quart de la population – soit environ 14 millions d’habitants – a besoin d’aide humanitaire, alors que la junte a continuer de réprimer et bloquer les aides, selon le rapport qui cite des chiffres de l’ONU. Refugees International précise avoir échangé avec des habitants des États Karen et Kayah, qui ont décrit des déplacements massifs dans les villages, avec des enfants se cachant dans la jungle, dans des grottes et des fossés, avec la peur constante de frappes aériennes ou de tirs d’artillerie.

« Il n’y a pas de lieu sécurisé dans l’État Kayah. Si vous rester au village, vous risquez d’être bombardé. Mais si vous fuyez trop loin, c’est difficile de recevoir des aides », explique ainsi un représentant de l’État Kayah. L’ONG explique cependant que ceux qui vivent dans les zones non contrôlées par les militaires, dans les États Karen et Kayah et dans l’État Shan, peuvent recevoir des aides non officielles via des organisations locales liées à la Thaïlande.

Selon le rapport, il y a quatre limites principales qui freinent les aides à la frontière – les restrictions thaïlandaises qui reflètent les pressions de la junte, les contrôles militaires le long des fleuves et des routes, le terrain difficile et le manque de financements.

Le rapport de l’organisation a été publié deux jours après une visite du chef de la diplomatie américaine Antony Blinken en Thaïlande, au cours de laquelle il a appelé la Chine et les pays membres de l’Asean (Association des nations de l’Asie du Sud-Est) à mettre la pression sur le régime militaire pour le retour d’un processus démocratique, et faire en sorte que les dirigeants birmans soient tenus responsables de leurs actes.

(Avec Ucanews)