Eglises d'Asie

La Thaïlande prévoit d’ouvrir ses frontières à plus de 160 000 migrants cambodgiens, laotiens et birmans

Publié le 09/04/2022




Face aux pénuries de main-d’œuvre, le gouvernement thaïlandais a annoncé avoir signé des accords avec le Cambodge, le Laos et la Birmanie concernant l’entrée de près de 160 000 travailleurs migrants. Les autorités prévoient également d’accorder des visas de travail à plus de 2 millions de migrants restés dans le pays durant la crise sanitaire. Nombre d’entre eux sont partis en hâte début 2021 à cause du Covid-19, et les mesures sanitaires ont fortement ébranlé l’économie locale et mis en faillite de nombreux commerces.

Des Thaïlandais et des migrants laotiens et birmans patientant lors d’une distribution d’aide alimentaire.

La Thaïlande prévoit d’accepter l’entrée d’environ 160 000 migrants cambodgiens, laotiens et birmans, et d’accorder plus de 2,2 millions de visas de travail à ceux qui sont restés dans le pays durant la pandémie, afin de tenter de remédier aux pénuries de main-d’œuvre. Pairoj Chotikasathien, directeur général du Département de l’Emploi en Thaïlande, a déclaré que le ministère du Travail cherchait à trouver une solution aux problèmes de main-d’œuvre.

Il a ajouté qu’un accord a été signé par les pays concernés, permettant aux employeurs thaïlandais de faire venir 38 933 personnes du Cambodge, 117 029 de Birmanie et 11 999 du Laos. La Thaïlande devrait également accorder des permis de travail à 2 132 469 Birmans, Laotiens et Cambodgiens, pour qu’ils puissent rester dans le pays. Par ailleurs, les dernières ouvertures concernant les contrôles aux frontières pour les travailleurs étrangers se sont ajoutées à près de 1 700 travailleurs cambodgiens qui sont entrés en Thaïlande au niveau de Poipet, en trois groupes depuis le 5 février, pour venir travailler légalement dans le pays.

« Les niveaux de pauvreté se sont aggravés à cause de la pandémie »

Les travailleurs migrants en Thaïlande ont commencé à se précipiter vers leurs pays d’origine début 2021 quand la pandémie a frappé fortement l’Asie du Sud-Est, entraînant des fermetures aux frontières, des confinements et des restrictions strictes des voyages internationaux – qui ont ébranlé l’économie locale et mis en faillite de nombreux commerces. Malgré les restrictions sur les déplacements, par ailleurs, le nombre de travailleurs illégaux qui ont été victimes de trafics a fortement augmenté, en particulier dans les régions rurales appauvries et cherchant de nouvelles opportunités d’emploi.

Plusieurs milliers de Birmans, Cambodgiens et Laotiens ont été arrêtés en Thaïlande l’an dernier après être entrés illégalement dans le pays, entraînant l’inquiétude des autorités sanitaires concernant la propagation de la pandémie. Mais en parallèle, plusieurs milliers d’autres ont été expulsés du pays sur ordre du Premier ministre Prayut Chan-o-cha afin de tenter de limiter les risques de transmission. Encore plusieurs milliers d’autres migrants ont été bloqués dans le pays quand leurs visas ont expiré durant la crise sanitaire.

Pairoj Chotikasathien, de son côté, a appelé ceux qui prévoient d’embaucher des migrants illégaux de songer avant tout aux risques liés à la propagation du Covid-19, et en leur demandant de s’en remettre plutôt au département de l’Emploi qui prévoit de faire venir des travailleurs étrangers légalement dans le cadre de l’accord signé avec les pays voisins. « C’est quelque chose que ces pays doivent vraiment respecter », souligne un analyste de Phnom Penh, qui préfère rester anonyme. « Tous ces migrants sont pauvres, très pauvres, et les niveaux de pauvreté se sont aggravés à cause de la pandémie. »

(Avec Ucanews)