Eglises d'Asie

Lahore : la Commission nationale pour la Justice et la Paix dénonce les violences contre les minorités

Publié le 10/07/2020




Le 7 juillet à Lahore, la Commission nationale pour la Justice et la Paix (NCJP) a publié une déclaration dénonçant la montée, depuis quelques mois et malgré la pandémie, des violences et discriminations contre les minorités religieuses dans le pays. La déclaration du NCJP réagit notamment au décès d’un chrétien de Peshawar, Nadeem Joseph, qui a été abattu quelques jours après avoir acheté une maison dans un quartier musulman de cette ville du nord du Pakistan. Mgr Joseph Arshad, archevêque d’Islamabad-Rawalpindi et président de la Conférence épiscopale pakistanaise, s’est associé à la déclaration en appelant à protéger la famille de Nadeem Joseph, et en demandant au gouvernement de prendre au sérieux cette tendance et de « protéger toutes les minorités ».

La pandémie n’a pas empêché l’intolérance religieuse de continuer de sévir au Pakistan, s’est désolé la Commission nationale pour la Justice et la Paix (NCJP), dans une déclaration, publiée le 7 juillet, après le décès d’un homme catholique, abattu quelques jours après avoir acheté une maison dans un quartier musulman. Le 4 juin, Nadeem Joseph a été violemment attaqué, ainsi que ses fils et sa belle-mère, par des résidents musulmans du quartier de Sawati Phatak, à Peshawar – une ville d’environ deux millions d’habitants, au nord du Pakistan. Dans sa déclaration, l’organisation catholique dénonce le nombre croissant des violences et discriminations contre les minorités au Pakistan, ajoutant qu’il est « malheureux que malgré la pandémie actuelle, qui représente une difficulté sans précédent pour le pays, les violences et discriminions ont continué d’augmenter au cours des derniers mois ». Les attaquants, dont plusieurs ont été arrêtés immédiatement, voulaient forcer le chrétien et sa famille à abandonner leur maison. Dans une déclaration, le NCJP a dénoncé les violences contre Nadeem Joseph, en appelant les autorités pakistanaises à faire tout leur possible pour poursuivre tous les coupables en justice. « Tout le monde n’a pas le droit d’acheter des propriétés au Pakistan », constate l’organisation. « Cette attaque est une violation indigne des droits de l’homme et un acte hors-la-loi ; cela ne peut pas être impuni », a poursuivi le NCJP.

Mgr Joseph Arshad, archevêque d’Islamabad-Rawalpindi et président de la Conférence épiscopale pakistanaise, a également demandé au gouvernement de protéger la famille de Nadeem Joseph. L’archevêque, qui ajoute que les actes de discrimination sont de plus en plus fréquents dans le pays, souligne que « le gouvernement actuel doit absolument prendre cela sérieusement et protéger toutes les minorités religieuses ». Les responsables catholiques pakistanais se plaignent d’un climat d’intolérance grandissant dans le pays. Pour eux, les minorités ont de plus en plus de mal à vivre en paix au Pakistan. Elles sont souvent victimes de discriminations, y compris concernant les distributions d’aides alimentaires et de protections sanitaires contre le Covid-19. La tentative de bloquer la construction d’un temple hindou à Islamabad en est un autre exemple. Selon le directeur national du NCJP, le père Emmanuel Yousaf, ce dernier exemple reflète l’hostilité de longue date des plus conservateurs de la majorité musulmane pakistanaise envers les minorités. Le prêtre souligne que c’est contraire aux valeurs protégées par la Constitution du pays, qui autorise « les minorités religieuses à professer leur religion librement et à gérer leurs institutions religieuses ».

(Avec Asianews, Lahore)


CRÉDITS

Raja Walter / Ucanews