Eglises d'Asie

L’archidiocèse de Chittagong soutient les victimes d’une explosion industrielle au Bangladesh

Publié le 08/03/2023




Le 4 mars, une explosion dans une usine sidérurgique de la région de Chittagong, dans le sud-est du Bangladesh, a causé au moins 7 morts et 30 blessés. Selon sœur Zita Rema, salésienne, directrice du Bureau des migrants de l’archidiocèse de Chittagong, près de 5 000 migrants internes catholiques occupent différents emplois risqués dans les usines de la région. Au fil des années, l’Église locale a apporté une aide pastorale en tentant d’améliorer leur sécurité et le respect de leurs droits.

Chittagong, dans le sud-ouest du Bangladesh. Près de 5 000 migrants internes catholiques occupent différents emplois risqués dans des usines de la région.

L’archidiocèse de Chittagong est intervenu auprès des victimes de l’explosion d’une usine sidérurgique, samedi dernier dans le sud-est du Bangladesh. La catastrophe, qui a causé au moins sept décès et plus de trente blessés, s’est produite dans la centrale d’oxygène des aciéries Sheema dans la ville industrielle de Sitakunda (dans le district de Chittagong). Parmi les victimes, on compte deux catholiques de l’ethnie Garo, selon sœur Zita Rema, religieuse salésienne, directrice du Bureau des migrants de l’archidiocèse.

Sœur Zita explique que la ville de Chittagong, qui compte le plus grand port du pays, héberge plusieurs milliers de migrants internes originaires de différentes régions, dont plusieurs centaines de catholiques. Les autorités locales ont annoncé l’ouverture d’une enquête pour déterminer la cause de l’accident.

« Nous avons aidé les blessés hospitalisés en offrant une supervision médicale et de l’argent. Nous avons aussi aidé à transporter les corps des victimes dans leurs familles », poursuit la religieuse. Elle ajoute qu’ils ont aussi contacté les propriétaires de l’usine et le gouvernement afin d’arranger le versement d’aides financières aux familles des victimes.

Près de 5 000 migrants internes catholiques, majoritairement indigènes, occupent différents emplois risqués dans les usines de Chittagong comme dans le secteur du démantèlement de navires, dans les usines sidérurgiques et les centrales d’oxygène. Au fil des années, l’Église locale a apporté une aide pastorale et visité les usines locales afin d’améliorer leur sécurité et le respect de leurs droits.

« Les normes de sécurité n’ont pas été correctement appliquées »

Les explosions meurtrières dans les usines ne sont pas nouvelles au Bangladesh, et sont souvent causées par des conditions de travail dangereuses et des normes de sécurités précaires. De fait, un jour après l’explosion survenue à Sitakunda, trois autres personnes ont été tuées dans une explosion dans un bâtiment commercial à Dacca. Le 4 juin 2022, un conteneur transportant du peroxyde d’hydrogène a également explosé après l’incendie d’un dépôt de conteneurs, causant au moins 50 morts et plusieurs centaines de blessés.

Tofazzal Hossain, inspecteur du département des explosifs de Chittagong, explique que l’incident de samedi dernier s’est produit à cause de l’explosion d’une bouteille d’oxygène. « Nous allons enquêter plus attentivement afin de vérifier la cause de cet accident », assure-t-il. Sumon Barua, membre de la commission d’enquête ouverte par le gouvernement, parle quant à lui de négligence de la part du propriétaire de l’usine. « Il y a un manque d’expertise pour la gestion de l’usine et les normes de sécurité n’ont pas été correctement appliquées. »

Yasir Arafat Khan, professeur adjoint du département de génie chimique de l’université d’ingénierie et de technologie du Bangladesh, estime que le gouvernement doit créer une commission nationale pour empêcher d’autres accidents industriels similaires. « Ce genre d’accident continue de se produire parce qu’il n’y a pas suffisamment de main-d’œuvre qualifiée et de supervision dans les usines. Les agences gouvernementales manquent aussi de personnel qualifié pour assurer leur contrôle. »

(Avec Ucanews)