Eglises d'Asie

L’Assemblée générale des Nations unies vote une résolution contre les ventes d’armes à la Birmanie

Publié le 22/06/2021




Le 18 juin au soir, l’Assemblée générale de l’ONU a voté une résolution non contraignante visant à « empêcher l’afflux d’armes » en Birmanie. Elle a été approuvée par 119 États membres, avec une voix contre et 36 abstentions (dont la Chine et la Russie). Les Nations unies appellent aussi à libérer les prisonniers politiques et à mettre fin aux violences. Kyaw Moe Tun, ambassadeur birman auprès de l’ONU, qui s’est opposé aux militaires dès les premières heures du coup d’État et qui représente le gouvernement en exil, a déploré le manque d’appel explicite à un véritable embargo mondial.

Le 18 juin au soir, l’Assemblée générale des Nations unies a voté une résolution non contraignante appelant les États membres de l’ONU à « empêcher l’afflux d’armes » en Birmanie. Le texte a été approuvé par 119 voix pour contre une voix contre (la Biélorussie) ; 36 pays, dont la Chine et la Russie, se sont abstenus. Dans la résolution de l’ONU, la junte militaire est explicitement condamnée pour le coup d’État du 1er février dernier, qui a renversé les vainqueurs des dernières élections générales dans le pays (emportées par le parti d’Aung San Suu Kyi, le NLD – Ligue nationale pour la démocratie). L’Assemblée générale des Nations unies appelle également à la libération de tous les prisonniers politiques et à mettre fin aux violences. Selon les chiffres publiés par l’association AAPP (Association d’assistance aux prisonniers politiques), presque 5 000 manifestants ont été arrêtés depuis le début du mouvement d’opposition, et au moins 870 personnes ont été tuées.

« Il y a un vrai risque de guerre civile »

La mesure adoptée par l’ONU exprime à ce jour la plus grande pression politique exercée par la communauté internationale contre les autorités birmanes, même si la résolution n’est en rien contraignante pour la junte. D’autant plus que les deux plus grands fournisseurs d’armes du pays – la Chine et la Russie – se sont abstenus. Et même parmi les pays membres de l’Asean (Association des nations de l’Asie du Sud-Est), la Thaïlande, Brunei, le Cambodge et le Laos ont également choisi de s’abstenir. « Il y a un vrai risque de guerre civile à grande échelle », a déclaré Christine Schraner Burgener, envoyée spéciale du secrétaire général de l’Onu pour la Birmanie, après le vote de la résolution. « Le temps est compté. Les opportunités de renverser le régime militaire birman se resserrent », a-t-elle averti.

De son côté, Kyaw Moe Tun, l’ambassadeur birman auprès des Nations unies, qui a pris parti contre les militaires dès les premières heures du coup d’État, et qui représente aujourd’hui le gouvernement en exil, a fait part de son scepticisme. Même s’il a voté pour la résolution, il a dénoncé une mesure « édulcorée », étant donné qu’elle ne va pas jusqu’à demander un véritable embargo mondial. Après le scrutin, il a regretté qu’il ait fallu trois mois pour adopter cette résolution et qu’elle ne soit pas plus explicite. Les nouvelles du vote de l’ONU ont été publiées alors qu’Aung San Suu Kui, l’ex-dirigeante birmane, a fêté son 75e anniversaire en détention. Pour afficher leur solidarité avec l’ancienne conseillère d’État face à son sort actuel, des partisans ont manifesté le 19 juin, jour de son anniversaire, en portant des fleurs dans les cheveux en guise d’hommage à la fondatrice du parti NLD. Par ailleurs, il s’agissait du 15e anniversaire passé par Aung San Suu Kui en détention. Elle était à nouveau convoquée au tribunal ce lundi 21 juin pour la suite de son procès (pour une série d’accusations variées de la part de la junte, notamment pour possession de talkies-walkies, pour corruption et pour divulgation de secrets d’État), au cours duquel elle risque jusqu’à 14 ans de prison.

(Avec Asianews)


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