Eglises d'Asie

Le Bangladesh en 88e position selon l’Indice de la faim dans le monde

Publié le 18/10/2019




Plusieurs millions de Bangladais souffrent toujours de la faim et de la malnutrition, affirme un nouveau rapport. Selon l’Indice de la faim dans le monde (GHI) 2019, un habitant sur sept en Asie du Sud-Est souffre de la malnutrition au quotidien. Le rapport classe le pays au 88e rang sur 177 pays en matière de malnutrition. Le Bangladesh est donc derrière le Sri Lanka (66e) et le Népal (73e) mais devant le Pakistan (94e) et l’Inde (102e). Le niveau de la faim le plus alarmant étant en République Centrafricaine (177e) selon l’ONG Welthungerhilfe, auteur du rapport. La tendance s’est cependant améliorée au Bangladesh ; cette année, le pays est noté 25,8 sur 100, la note zéro représentant l’absence totale de faim. En 2000, le pays avait été noté de façon plus alarmante avec 36 sur 100.

Les conclusions de l’Indice de la faim dans le monde (GHI) 2019, qui classe le Bangladesh au 88e rang sur 177 pays, correspondent à celles d’un rapport de la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) publié en juillet dernier, l’État de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde 2019. Selon ce dernier, 820 millions de personnes (ou 11 % de la population mondiale) n’ont pas assez à manger dans le monde. Le gouvernement bangladais a entrepris des mesures diverses pour tenter de lutter contre la malnutrition au cours des dernières années, assure Selim Akter, du ministère de l’Alimentation. « Nous collaborons avec plusieurs ministère et départements du gouvernement pour assurer que la nourriture soit accessible aux couches les plus démunies de la société », explique-t-il. « Nous rassemblons des données afin d’identifier ceux qui ont besoin de soutien alimentaire, parmi les populations urbaines et rurales les plus démunies. » Malgré la surpopulation et la pauvreté du pays, le Bangladesh a pu tripler sa production de riz, l’aliment de base pour la plupart des gens. « Dans les années 1970, le Bangladesh était un pays en situation de déficit alimentaire, où les gens mouraient de faim », ajoute Selim Akter. « Aujourd’hui, les gens ont mieux accès à l’alimentation, et il est plus rare de voir des gens mourir de faim. »

40 millions de Bangladais toujours en situation d’insécurité alimentaire

La Caritas bangladaise fait partie des principales organisations engagées contre la faim et la pauvreté dans le pays. L’organisation a lancé de nombreux projets à cet effet, explique Daud Jibon Das, directeur régional de Caritas Khulna, qui couvre les régions côtières du sud, l’une des plus pauvres du pays. « La faim et la malnutrition sont les conséquences de la faiblesse économique de la population, qui fait que même quand la nourriture est disponible, ils n’ont pas les moyens de l’acheter. C’est pourquoi nous avons lancé des projets destinés à soutenir leur développement économique », poursuit Daud Jibon Das. Son groupe gère également d’autres projets dans ce but, mais il estime que les efforts du gouvernement et des ONG sont freinés par le manque de moyens disponibles. « Ensemble, l’État et les initiatives privées peuvent couvrir 50 % des besoins, ce qui fait que l’autre moitié ne dispose d’aucune aide. Il faut plus de fonds, et des politiques et des plans d’actions plus efficaces, pour pouvoir régler le problème de la malnutrition dans le pays. » Aujourd’hui, ont constate cependant que le Bangladesh a fait des progrès socioéconomiques remarquables au cours des trois dernières décennies. Le taux de pauvreté était de 22 % en 2018, contre 56,6 % en 1990, selon le Bureau national des statistiques, qui affirme que le pays a également maintenu un taux de croissance annuel du PIB de 6 à 7 %. Pourtant, près de 40 millions de Bangladais sur 160 millions d’habitants restent en situation « d’insécurité alimentaire », selon le Programme alimentaire mondial (PAM) de l’ONU, et 11 millions de Bangladais souffrent de famine. Selon le PAM, 5,5 millions d’enfants souffrent encore de malnutrition dans le pays.

(Avec Ucanews, Dacca)


CRÉDITS

Stephan Uttom / Ucanews