Eglises d'Asie

Le Bangladesh évalue l’ampleur des dégâts dans 13 districts du sud après le passage du cyclone Sitrang

Publié le 27/10/2022




Le 24 octobre, la Caritas bangladaise est intervenue aux côtés du gouvernement auprès des populations affectées par le cyclone Sitrang, qui a touché la région côtière du sud le 24 octobre avant de traverser 13 districts, forçant plusieurs milliers d’habitants à se réfugier dans des abris anticyclone. Selon le ministère de la Gestion des catastrophes, au moins 35 victimes ont été signalées, sans compter les pertes de bétail et les cultures endommagées – dans la région de Khulna, près de 191 600 hectares de fermes piscicoles ont été emportés.

Le 24 octobre, un volontaire appelle les habitants à se réfugier en lieu sûr à l’arrivée du cyclone Sitrang au Bangladesh.

Le gouvernement bangladais a organisé les aides auprès des victimes aux côtés des ONG après le passage du cyclone Sitrang, qui a tué au moins 35 personnes et causé de nombreux dégâts dans son sillage. La tempête a touché le Bangladesh le 24 octobre avec des vents de près de 90 km/h, avant de traverser 13 districts de la région côtière du sud, selon le Bureau météorologique du Bangladesh.

Le long de la côte, plusieurs milliers d’habitations ont été détruites ou endommagées, et les routes et villages ont été inondés par des fortes pluies et des ondes de tempête (une montée anormale du niveau de l’eau causée par des vents forts). Les images filmées par la télévision locale montrent des habitants se précipiter vers des abris anticyclone, alors que des vents violents et des pluies torrentielles ont frappé les habitations situées le long de la côte. Le cyclone a déraciné des arbres et des pylônes électriques en laissant de vastes régions côtières sans électricité ni couverture mobile durant de longues périodes.

L’impact du cyclone a été particulièrement ressenti à Dacca, la capitale, à plusieurs centaines de kilomètres de là. Beaucoup d’arbres y ont été déracinés et les fortes pluies ont laissé les rues de la ville inondées. Plusieurs centaines de milliers d’habitants ont été évacués auparavant l’arrivée du cyclone, mais beaucoup d’entre eux ont commencé à rentrer chez eux dès le 25 octobre. Selon le ministère chargé de la Gestion des catastrophes, au moins 35 victimes ont été signalées dont 10 femmes et 4 enfants. Les décès ont été causés par des effondrements d’habitations, par des chutes d’arbres et par noyade.

« Selon l’étendue des dégâts, nous solliciterons l’aide internationale »

« Le niveau de l’eau des fleuves est monté d’au moins 2,4 m au-dessus de la normale, ce qui a causé des inondations dans les régions côtières [dans le delta du Gange]. Maintenant, les gens commencent à quitter les abris et à rentrer chez eux », a déclaré Nikhil Sarker, porte-parole du ministère.

Des responsables de Caritas Bangladesh indiquent que trois agences régionales couvrant le sud du pays ont participé immédiatement aux aides après la tempête. Le directeur de la Caritas de Barisal, Francis Bapari, explique que son équipe est intervenue dès que le cyclone a été annoncé par les prévisions météorologiques. Ils ont aidé les gens à se réfugier dans les abris, où des rations sèches d’une valeur d’environ 100 000 takas (948 euros) ont été distribuées.

« Aujourd’hui, nous évaluons l’étendue des dégâts. Selon la gravité de la situation, nous solliciterons l’aide des agences internationales via notre bureau national », souligne-t-il. De même, les agences de Khulna et Chittagong évaluent les dégâts. « Le cyclone Sitrang a endommagé les maisons et les cultures dans nos régions majoritairement chrétiennes », explique Daud Jibon Das, directeur régional de Caritas Khulna. « Avec le gouvernement, nous avons transporté près de 15 000 personnes vers les abris anticyclone et nous avons distribué des rations sèches à près de mille personnes », ajoute-t-il.

11 % des cultures détruites dans les 13 districts affectés

Selon le Département de l’extension agricole, qui dépend du ministère de l’Agriculture, près de 11 % des cultures ont été détruites dans les 13 districts affectés. Dans la région de Khulna, près de 191 600 hectares de fermes piscicoles ont été emportés. Sumon Baroi, 38 ans, un catholique de la région de Dacope, qui élève des poissons dans le district de Khulna, explique que tout a été emporté par les inondations. « J’avais une ferme piscicole grâce à un emprunt, mais tout a disparu et je suis ruiné. Je ne sais pas quoi faire. Si j’obtiens de l’aide du gouvernement, je pourrai peut-être m’en sortir. »

Le 25 octobre dans une conférence de presse, le ministre d’État pour la Gestion des catastrophes, Enamur Rahman, a déclaré que le gouvernement évaluait les dégâts et que des fonds avaient déjà été dégagés pour les victimes du cyclone. « Des instructions ont été données afin de protéger le bétail et la nourriture. En plus de près de 500 000 takas alloués dans chaque district affecté, des provisions de rations sèches ont été prévues », a-t-il ajouté.

Le Bangladesh est un pays de faible altitude et depuis ses plaines inondables, plusieurs centaines de rivières se déversent dans le golfe du Bengale. Cette géographie unique en fait une terre fertile, mais aussi vulnérable aux catastrophes naturelles comme les cyclones, les inondations, les ondes de tempête et l’érosion fluviale, avec des victimes rapportées tous les ans.

Les scientifiques estiment que la fréquence et l’intensité de ces épisodes ont augmenté dans la région au cours des dernières décennies à cause des changements climatiques. De plus, ils signalent que si le niveau de la mer monte d’un mètre à cause du réchauffement et de la fonte des pôles, toute la région côtière du Bangladesh risque d’être submergée d’ici 2050, causant le déplacement d’environ 20 millions d’habitants.

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Caritas Bangladesh / Ucanews