Eglises d'Asie

Le Bangladesh face à une crise énergétique majeure qui affecte la production

Publié le 08/06/2023




Alors que le Bangladesh traverse une importante pénurie d’électricité, au cours des deux dernières semaines, les principales régions industrielles du pays ont dû face à cette situation avec trois à quatre arrêts de production par jour. Ainsi, cette crise énergétique pourrait se transformer rapidement en crise majeure. Les habitants subissent des coupures de courant jusqu’à 8 à 10 heures par jour, et les responsables industriels craignent une réduction des exportations.

Une rue de Dacca de nuit, 2007. Le pays fait face à une crise énergétique.

La Bangladesh fait face à une crise énergétique, avec des coupures de courant qui peuvent durer jusqu’à 8 à 10 heures par jour. Alors que le prix du carburant, nécessaire pour faire fonctionner les générateurs, a augmenté et que l’approvisionnement en énergie est perturbé aussi bien dans les villes que les régions rurales, les affaires ne sont pas aisées tous les jours.

Pour des résidents comme Bablu Ratno, un imprimeur catholique, les coupures de courant augmentent les coûts de production et entraînent des retards de livraison. Les pertes énergétiques sont sérieuses, en particulier dans les régions rurales où la société REB (Rural Electrification Board), principal fournisseur dans la plupart des villages du pays, reçoit près de 30 % d’électricité en moins par rapport à la demande quotidienne.

Dans certaines régions, l’alimentation électrique a été réduite de moitié. Dans d’autres, les coupures peuvent durer plus de 10 heures, ce qui perturbe les chaînes de production et bloque la population active, même la nuit. À Dacca, la capitale, l’électricité est fournie par les sociétés DESCO (Dhaka Electric Supply Company) et DPDC (Dhaka Power Distribution Company). Des responsables expliquent que les délestages électriques ont lieu au moins trois fois par jour dans la plupart des régions, avec des pertes de près de 600 Mégawatts (MW) par heure.

Trois à quatre arrêts de production par jour

L’industrie bangladaise est sérieusement affectée par le manque de carburant et par les coupures d’électricité, et des industriels craignent que les ruptures des chaînes de production réduisent les exportations et entraînent des pertes de clients étrangers, sans compter des amendes importantes pour non-respect des contrats. De plus, des matières premières sont gâchées, des travailleurs perdent de l’argent et des usines doivent cesser de fonctionner. Au cours des deux dernières semaines, la plupart des usines des principales régions industrielles ont dû faire face à cette situation avec trois à quatre arrêts de production par jour. Ainsi, cette crise énergétique pourrait se transformer rapidement en crise majeure.

Quand le Sri Lanka a commencé à être en difficulté, des clients étrangers se sont tournés vers le Bangladesh pour acheter du textile. Aujourd’hui, les acheteurs chinois et vietnamiens sont toujours intéressés par le Bangladesh, mais si les produits ne peuvent être livrés à temps, ils pourraient rapidement changer d’avis. Rony Costa, un catholique de 42 ans qui travaille dans une usine de textile, la production sur son lieu de travail a chuté de manière dramatique. « Je suis inquiet, et j’appelle le gouvernement à agir rapidement et de façon décisive » pour sortir de la crise, confie-t-il.

De son côté, le gouvernement bangladais essaie justement de réagir et de rassurer la population, malgré les doutes. « Nous y travaillons depuis deux mois », assure Nasrul Hamid, ministre des Ressources énergétiques et minérales, tout en précisant qu’il faudra environ deux semaines supplémentaires pour un retour à la normale. « Il y a eu différentes difficultés à surmonter. La situation économique actuelle et les approvisionnements en pétrole et en gaz demandent encore des efforts », explique-t-il.

(Avec Ucanews)