Eglises d'Asie – Birmanie
Le bienheureux Cremonesi, figure actuelle pour la lutte pour la paix en Birmanie
Publié le 21/04/2023
« La Birmanie est une terre tourmentée que je porte dans mon cœur, et pour laquelle je vous invite à prier, à implorer Dieu pour le don de la paix », a confié le pape François le samedi 15 avril au matin, alors qu’il recevait au Vatican, en audience privée, des participants à un pèlerinage organisé par le diocèse de Crema, terre natale du bienheureux Alfredo Cremonesi, missionnaire PIME (Institut pontifical pour les missions étrangères). Ce dernier est mort en martyr le 7 février 1953, assassiné au cours de la guerre civile en Birmanie. Il a été béatifié le 19 octobre 2019.
Parmi les membres du groupe se trouvaient le père Ferruccio Brambillasca, supérieur général de l’institut PIME, ainsi qu’un groupe de séminaristes du diocèse de Taungngu, en Birmanie. Ils ont été accueillis salle Paul VI avec près de 2 000 pèlerins de Crema, accompagnés par Mgr Daniele Gianotti, évêque de Crema.
Les séminaristes du diocèse de Taungngu sont venus en Italie pour poursuivre leurs études au séminaire théologique PIME de Monza, à cause des conflits internes qui continuent de frapper leur pays. Le diocèse de Crema maintient également des liens proches avec la Birmanie au nom du bienheureux Cremonesi.
« Un homme universel, pour tous »
Durant la rencontre, le pape François a voulu rappeler la vie du missionnaire, 70 ans après son martyre. En particulier, il a rappelé sa forte détermination à poursuivre sa mission au village montagneux de Donokù, dans la région de Bago en Birmanie, « malgré mille dangers et difficultés », afin d’être « proche de son peuple et de construire et reconstruire ce que la guerre et les violences continuaient de détruire ».
« La ténacité avec laquelle il a exercé son ministère est frappante, en se donnant lui-même sans retenue et sans calculs pour le bien des gens qui lui étaient confiés, croyants et non croyants, catholiques et non catholiques », a ajouté le Saint-Père, qui a salué « un homme universel, pour tous ». « Il a exercé la charité en particulier envers les plus démunis, en se retrouvant de nombreuses fois sans rien. Il s’est démené pour l’éducation des jeunes et ne s’est pas laissé intimider ou décourager par les malentendus et les oppositions violentes », a poursuivi le pape, en ajoutant que même la violence extrême qu’il a subie au moment de sa mort « n’a pas suffi à étouffer son esprit ou à le faire taire ».
L’appel du pape à prier pour la paix en Birmanie et l’évocation de l’exemple du bienheureux Cremonesi surviennent quelques jours seulement après un nouveau bombardement de l’armée birmane, le 11 avril au village de Pa Zi Gyi dans la région centrale de Sagaing, qui a fait au moins 165 victimes dont 27 femmes et 19 mineurs. Par ailleurs, au moins 17 personnes ont été gravement blessées.
Des villageois interrogés par Radio Free Asia ont expliqué que des avions de chasse étaient aperçus régulièrement au-dessus du village pour surveiller le site, et que des militaires ont été positionnés à quelques kilomètres à l’est. Par ailleurs, malgré les initiatives de la junte pour encourager la population à célébrer la fête de l’eau marquant le nouvel an birman, les rues des principales villes du pays sont restées désertes en signe de protestation contre ce nouveau massacre. Des opposants pro-démocratie ont affirmé que par ces initiatives, les autorités ont cherché à montrer au monde que le pays est revenu à la normale.
(Avec Asianews)
CRÉDITS
Asianews