Le Cambodge limite le festival annuel de Pchum Ben face à une hausse des cas de Covid-19

Le festival Chum Ben a débuté au Cambodge la semaine dernière avec les fêtes de Kan Ben, et doit durer jusqu’au 7 octobre.

Les autorités cambodgiennes ont limité le festival annuel de Pchum Ben en raison d’une hausse de cas de Covid-19 dans le pays (le virus a été détecté dans plus de la moitié des pagodes de la capitale malgré un programme de vaccination efficace). Le Premier ministre Hun Sen a expliqué que sauver des vies était plus important que les quinze jours de festivités habituels, rassemblant traditionnellement les familles Khmers dans les villages et pagodes afin de commémorer leurs ancêtres. Le festival Pchum Ben est l’équivalent, dans le bouddhisme theravada khmer, de la fête des défunts célébrée le 2 novembre par les catholiques. Malgré l’importance de ce festival au Cambodge, les pagodes devront être évitées durant les festivités. En contrepartie, les autorités ont invité les gens à visiter les établissements d’écotourisme.

Inquiétudes des autorités au début du festival

Les festivités ont en fait déjà commencé la semaine dernière avec les fêtes de Kan Ben, qui précèdent Pchum Ben (célébré le quinzième jour après Kan Ben). Durant cette période, habituellement, les Cambodgiens se rendent dans les pagodes pour apporter des offrandes aux bonzes, qui les transmettent ensuite aux esprits de leurs ancêtres. Le festival doit se poursuivre jusqu’au 7 octobre. Mais cette année, les autorités ont fait part de leur inquiétude après avoir détecté plus de 45 cas dans les pagodes au cours des deux premiers jours du festival. « Je crains vraiment qu’après le festival de Pchum Ben, le nombre de patients et de morts n’augmente. Certaines régions rurales ont déjà détecté de forts taux d’infection, ce qui pourrait aussi affecter la réouverture des écoles », a déclaré Hun Sen.

La décision de fermer les pagodes a été annoncée alors que le nombre de cas est passé de 650 à plus de 800 par jour. L’alcool a également été interdit à Phnom Penh et à Siam Reap. Les mesures de quarantaine ont aussi été renforcées. Sept communes de Siam Ream ont instauré des « zones rouges ». Selon le journal Khmer Times, proche du gouvernement, il n’y a pas de baisse des infections malgré les efforts pour les contenir. Les autorités ont également signalé plus de 200 cas quotidiens provenant de Siam Ream. Les marchés à travers la province seraient les principales sources de propagation du virus. « Parmi les tests qui sont menés sur les travailleurs migrants en quarantaine, des nouveaux cas sont détectés tous les jours », a ajouté le Khmer Times, citant un représentant des autorités sanitaires dans le pays. « Ces gens venus de Thaïlande terminent leurs sept jours de quarantaine avant qu’ils puissent rentrer chez eux. »

Plus de six millions d’emplois perdus

À ce jour, le Cambodge a enregistré 109 087 cas de Covid-19, dont 2 243 décès. Par ailleurs, malgré la hausse récente de la pandémie dans la région, Hun Sen a annoncé la réouverture des universités publiques et privées, à condition de respecter des mesures sanitaires strictes. Les écoles ont également rouvert leurs portes, alors que le pays poursuit son programme de vaccination. Près de 10,7 millions de personnes ont été pleinement vaccinées à ce jour, soit environ 65 % de la population. Les autorités cambodgiennes espèrent également la réouverture du tourisme au cours du trimestre actuel, ce qui permettrait de soutenir l’économie locale. Plus de six millions d’emplois ont été perdus ou seront perdus à cause de la pandémie, a reconnu récemment Chhay Than, ministre de la Planification.

Hun Sen a suggéré un système similaire à celui de la Thaïlande à Phuket, en proposant aux visiteurs étrangers de passer les sept premiers jours de leur voyage confinés dans un complexe hôtelier avant d’être autorisés à visiter le reste du pays. Le succès de ces opérations en Thaïlande a été mitigé. Alain Brun directeur général de Cambodia Airports, a affirmé récemment que les trois aéroports internationaux du pays fonctionnaient tous en respectant les normes internationales de sécurité et en appliquant des mesures claires destinées à protéger tout le monde. « Nous garantissons que les passagers arriveront en toute sécurité dans les aéroports. Les voyages sont sûrs au Cambodge, grâce au travail du gouvernement. Les aéroports sont prêts à accueillir à nouveau les passagers. » Le Cambodge est également en train d’échanger avec l’Inde en vue de soutenir le tourisme entre les deux pays, même si des sources gouvernementales évoquent des premiers voyageurs venant principalement de Chine, du Japon, de Taïwan et de Corée du Sud.

(Avec Ucanews)