Eglises d'Asie

Le cardinal Bo se joint à un appel au calme lancé par les responsables de « Religions for Peace »

Publié le 07/11/2020




Quelques jours après les attentats de Nice et de Vienne, le cardinal Charles Maung Bo, archevêque de Rangoun et président de la FABC (Fédération des conférences épiscopales asiatiques), s’est joint à plusieurs responsables et membres de l’organisation internationale Religions for Peace (une conférence rassemblant des représentants des religions du monde entier et dédiée à la promotion de la paix), afin d’appeler à « construire des ponts ». « Il est de notre devoir, en tant que responsables religieux, de trouver des réponses dignes, humaines et miséricordieuses, en renonçant à la vengeance », ont-ils déclaré.

Le cardinal Bo (à gauche) et le ministre en chef de Rangoun, Phyo Min Thein, le 3 octobre lors d’une visite dans un centre de quarantaine de Thanlyin.

Le cardinal Charles Maung Bo, archevêque de Rangoun, s’est joint à plusieurs autres responsables religieux afin d’appeler à « construire des ponts » en faveur du dialogue interreligieux, à la suite des actes de terrorisme islamiste commis récemment au nom de la religion, en France et en Autriche. Le cardinal Bo est également président de la FABC (Fédération des conférences épiscopales asiatiques) et coprésident de Religions for Peace (une conférence mondiale rassemblant des représentants des religions du monde entier et dédiée à la promotion de la paix). « Il est de notre devoir, en tant que responsables religieux, de trouver des réponses dignes, humaines et miséricordieuses, en renonçant à la vengeance. Être rancunier, ce serait entraîner la destruction et le malheur pour nous-mêmes et pour les autres. Nous partageons tous une responsabilité, à savoir lutter contre un discours politique qui serait discriminant ou marginalisant contre toute communauté de croyants et toutes religions », a déclaré le conseil de l’organisation Religion for Peace, dans un communiqué publié le 4 novembre. « La liberté d’expression fait partie des droits de l’homme, sans aucun doute. C’est aussi une liberté qui doit s’exercer avec civilité, en respectant la dignité de tous. » Dans leur message, les responsables religieux ont appelé à soutenir « le respect et la cohésion » dans la société, au lieu d’aggraver les tensions. Ils ont appelé au calme, en invitant à la prudence dans le choix des mots employés et dans les actions posées, afin de favoriser « La paix, la sérénité, la dignité et le respect ». « Nous devons construire des ponts avec amour et détermination », ont-ils souligné.

« Guérir les blessures et défendre la paix et la justice »

De nombreux responsables musulmans à travers le monde ont nié que les actes de terrorisme commis ont été perpétrés au nom de l’islam. De leur côté, les responsables de Religions for Peace ont souligné que les musulmans, « qu’ils résident en France ou ailleurs dans le monde, sont sans aucun doute blessés quand leur prophète est insulté ». « Toutefois, cela ne justifie pas d’enfreindre les règles mêmes de l’islam et de toute autre religion, qui dénoncent ces atrocités », ont-ils ajouté. Les responsables religieux ont également affirmé qu’ils s’engagent, au nom des différentes religions qu’ils représentent, à soutenir « les actions et les discours appelant au respect et au dialogue interreligieux », afin de « guérir les blessures et défendre la paix et la justice ». L’appel de Religions for Peace fait écho au Document sur la fraternité humaine pour la paix dans le monde et la coexistence commune (aussi appelé déclaration d’Abou Dhabi, signée par l’imam d’Al-Azhar Ahmed el-Tayeb et le pape François le 4 février 2019). Leur appel se retrouve aussi dans la dernière encyclique Fratelli Tutti du pape François : « C’est l’amour qui brise les chaînes qui nous isolent et qui nous séparent en jetant des ponts. » À la suite des attaques récentes, tout en priant pour les personnes décédées, le pape François a également dénoncé « l’escalade de la cruauté qui se propage en Europe ». La déclaration des responsables de Religions for Peace a été publiée quelques jours après les attentats de Nice et de Vienne, commis le 30 octobre et le 2 novembre.

(Avec Ucanews, Mandalay)


CRÉDITS

Bureau des communications sociales de la conférence épiscopale birmane