Eglises d'Asie – Birmanie
Le cardinal Bo souligne le rôle des responsables religieux pour la défense de la paix
Publié le 23/07/2019

Un lourd héritage
Le cardinal de 71 ans a ajouté que l’héritage laissé par la haine en Birmanie est écœurant. Presque un million de personnes ont été déplacées à l’intérieur des frontières du pays (personnes déplacées internes – IDP), un million d’autres personnes ont fui le pays comme réfugiés, et enfin, l’exode rural et la hausse des loyers à Rangoun ont poussé près de quatre millions de personnes à déménager. Sans compter près de 22 conflits internes qui continuent de couver. « Autrefois l’un des pays les plus riches de l’Asie du Sud-Est, c’est aujourd’hui l’un des plus pauvres au monde », a souligné le cardinal Bo, ajoutant que « la guerre a détruit le développement durable du pays ». « Le rêve de la protection de la dignité humaine est devenu illusoire. » Mgr Bo a également mis en valeur le rôle proactif des responsables religieux dans le pays majoritairement bouddhiste, qui compte 500 000 moines et 70 000 moniales bouddhistes, ainsi que 800 prêtres catholiques et 2 200 religieuses catholiques. « Leur rôle pour la défense de la paix, en transmettant des valeurs comme la compassion, est une contribution extraordinaire pour la paix en Birmanie », a-t-il assuré. « Les religieux apportent des valeurs précieuses au sein de la société. »
Paix et compassion
Le cardinal Bo a également affirmé que la contribution des religieux dans le pays pouvait se résumer par ces quelques mots : « La compassion est la religion commune de l’humanité. » Il a souligné le rôle positif joué par le groupe Religions pour la Paix (RfP) en Birmanie, qui a échangé avec les différents acteurs de la société birmane et organisé un forum pour la paix, afin de travailler en faveur de la paix et de la réconciliation nationale. Il a également cité la visite d’amitié, en mai 2018, d’un groupe de responsables bouddhistes, chrétiens, musulmans et hindous du monde entier, venus dans la région d’Arakan (Rakhine) frappée par les violences, comme « bénéfique pour contribuer à apaiser et à restaurer la confiance entre les différents acteurs du conflit ». « La composition du groupe était en soi un véritable témoignage, dans un pays où les violences interreligieuses augmentent », confie le cardinal Bo. « Le groupe a également dénoncé les discours de haine et l’extrémisme de certains responsables religieux radicaux. » L’archevêque de Rangoun a également cité le problème de la pauvreté, qui reste l’un des facteurs principaux des conflits à travers le monde. Il a appelé les gouvernements, le monde des affaires et la société civile à agir en faveur des plus pauvres, pour permettre d’élever le niveau de vie. « La prospérité et la paix futures, et la réalisation des objectifs de développement durable dépendant en grande partie de l’unité des responsables religieux, qui continuent d’avoir une grande influence sur habitants », a déclaré le cardinal Bo.
(Avec Ucanews, Rangoun)
CRÉDITS
John Zaw / Ucanews
