Eglises d'Asie

Le cardinal Charles Maung Bo demande la protection de Notre-Dame de Lourdes pour la Birmanie

Publié le 15/02/2022




Le 11 février au sanctuaire marial national de Nyaunglebin, le cardinal Charles Maung Bo, archevêque de Rangoun, a célébré la messe à l’occasion de la fête de Notre-Dame de Lourdes en lançant un nouvel appel à la paix et en se tournant vers la protection de la Vierge pour le peuple birman, un an après le coup d’État. « Notre Dame devient la mère de tous les peuples, de toutes les races et de toutes les religions. Tout le pays est rassemblé ici pour demander la guérison », a-t-il confié en évoquant plusieurs milliers de catholiques, d’hindous et de bouddhistes venus au sanctuaire.

Le 11 février, à l’occasion de la fête de Notre-Dame de Lourdes, le cardinal Charles Maung Bo, archevêque de Rangoun, a célébré une messe au sanctuaire marial national de Nyaunglebin, en se tournant vers la Vierge face à la détresse du peuple birman depuis le coup d’État militaire du 1er février 2021. « Notre Dame devient la mère de tous les peuples, de toutes les races et de toutes les religions. Tout le pays est rassemblé ici pour demander la guérison et pour célébrer », a confié le cardinal Bo dans son homélie. « Mais cette année, nous sommes venus ici comme une nation blessée et un peuple blessé », a-t-il souligné, en évoquant la fête marquée tous les ans au sanctuaire depuis 1902.

Plusieurs milliers de catholiques, d’hindous et de bouddhistes de tout le pays d’Asie du Sud-Est ont participé à la fête à Nyaunglebin, bien que cette année, la neuvaine et les célébrations ont eu lieu en ligne en raison des restrictions sanitaires et de l’instabilité politique. Le cardinal Bo a évoqué cinq épreuves ayant affecté la Birmanie cette année, sous la forme de la pandémie de Covid-19, du coup d’État militaire, des guerres civiles, de l’effondrement de l’économie locale et des déplacements massifs de populations.

« De plus en plus, nous avons besoin de notre Mère de miséricorde en Birmanie aujourd’hui. Elle fait sienne notre souffrance », a-t-il assuré. « En tant que mère, elle était avec son fils au moment où il en avait le plus besoin. Elle ne nous abandonne pas, elle est au côté du peuple birman aujourd’hui. Elle est la mère la plus fidèle et la plus miséricordieuse », a ajouté l’archevêque de Rangoun.

Appel au soutien de l’Église universelle et des bienfaiteurs

Le cardinal birman a lancé ce nouvel appel après plusieurs mois de manifestations et de résistance armée à travers le pays contre la junte militaire, qui a lancé des frappes aériennes et des tirs d’artillerie, incendié des maisons et forcé plusieurs milliers de personnes, dont des femmes, des enfants, des personnes âgées et handicapées, à fuir dans la jungle ou dans des églises. Les églises locales et d’autres infrastructures communautaires ont également été ciblées par la junte, en particulier dans les États Kayah et Chin, majoritairement chrétiens.

Les évêques catholiques birmans ont suscité une aide humanitaire pour les quelques milliers de personnes déplacées, tout en demandant « la fraternité de l’Église universelle et de la communauté des bienfaiteurs en soutien de tout notre peuple birman, sans discrimination ». Le pape François a également montré sa solidarité avec le peuple birman en insistant à de nombreuses reprises pour la fin des violences et la reprise des négociations de paix et de réconciliation. Le nombre total de personnes déplacées internes (IDP) a dépassé 800 000 depuis février 2021, selon l’UNHCR (Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés), qui signale 440 000 nouveaux IDP depuis le coup d’État. Plus de 1 500 personnes ont été tuées en plus de douze mois, et au moins 12 000 autres ont été détenues par la junte.

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

DYKT Mohigan / CC BY 2.0