Eglises d'Asie

Le cardinal Joseph Coutts lance un appel à l’unité à l’occasion de la fête hindoue de Diwali

Publié le 06/11/2021




Le 3 novembre, le cardinal Joseph Coutts, archevêque émérite de Karachi, dans le sud du Pakistan, a célébré la fête de Diwali au temple hindou de Shri Swaminarayan Mandir. À cette occasion, le cardinal pakistanais, âgé de 76 ans, a lancé un appel à l’unité. « Je suis triste quand je songe aux circonstances actuelles dans notre pays. Malheureusement, les différences se creusent entre les communautés religieuses », a-t-il confié. « Nous fêterons Noël dans la cathédrale », a promis Vijay Mujrani, membre du temple hindou. « L’harmonie interreligieuse a trop décliné dans notre société. »

Le 3 novembre, le cardinal Joseph Coutts (deuxième à partir de la droite), a fêté Diwali aux côtés des hindous au temple de Shri Swaminarayan Mandir, à Karachi.

Le mercredi 3 novembre, le cardinal Joseph Coutts, archevêque émérite de Karachi, âgé de 76 ans, a appelé à l’unité, la veille du festival hindou de Diwali, ou « fête des lumières », durant une visite au temple de Shri Swaminarayan Mandir, le plus grand de Karachi, dans le sud du Pakistan. « Je suis triste quand je songe aux circonstances actuelles dans notre pays. Malheureusement, les différences se creusent entre les communautés religieuses. Nous devons nous rencontrer pour défendre l’amour et l’unité entre nous », a-t-il confié durant sa visite, interrogé par la chaîne télévisée nationale PTV.

Accompagné par des prêtres, il a également visité le sanctuaire sikh de Guru Nanak, sur le même site à Karachi. Les responsables du temple les ont accueillis en leur offrant des friandises et des ajraks, des châles traditionnels aux motifs imprimés au bloc de bois, symboles de la culture de la région de Sindh. Mercredi soir, les membres de la délégation catholique, membres de différentes commissions de l’Église locale, ont aussi rencontré des familles hindoues, en animant la soirée avec des cierges magiques.

Plus de 200 personnes ont participé à la cérémonie, qui a duré près de deux heures, avec une présence policière et militaire qui assurait la sécurité. Sur les réseaux sociaux, plusieurs organisations et militants chrétiens, dont le groupe Rawadari Tehreek (Mouvement pour la tolérance), ont également envoyé leurs salutations aux hindous pakistanais pour Diwali. « Je prie et j’espère que Diwali contribuera à faire taire l’extrémisme et l’intolérance, et à soutenir la modération dans notre société. Tous nos vœux et nos félicitations pour cette joie partagée », a notamment déclaré Samson Salamat, président du mouvement Rawadari Tehreek, sur Facebook.

« L’harmonie interreligieuse a trop décliné dans notre société »

Vijay Mujrani, membre du Prem Sagar, un chapitre du sanctuaire de Shri Swaminarayan Mandir, a confié que c’est la première fois qu’un cardinal célèbre Diwali dans un temple hindou. « Nous fêterons Noël dans la cathédrale, qu’il nous invite ou non », a-t-il promis. « L’harmonie interreligieuse a trop décliné dans notre société. Les temples sont attaqués, malgré les rénovations assurées régulièrement par l’État. Il faut sensibiliser la population pour construire un esprit favorable », a-t-il ajouté. Le temple hindou est l’un des six temples actifs à Karachi, où l’on compte environ 800 000 hindous. Dans la ville portuaire, 13 autres temples hindous sont restés fermés depuis la partition de l’Inde et du Pakistan en 1947, et le Prem Sagar poursuit une action en justice pour les rétablir.

Le gouvernement de la province de Sindh a déclaré le 4 novembre comme jour férié à l’occasion de la fête de Diwali. Par ailleurs, Chela Ram Kewlani, président de la Commission nationale pour les minorités, a demandé aux autorités d’assurer la sécurité de la communauté hindoue et de leurs temples durant la saison festive, qui dure jusqu’au 6 novembre. Les responsables hindous du Pakistan se sont en effet plaints d’attaques répétées et croissantes contre leurs temples dans le pays.

Le 29 octobre, des casseurs ont profané des statues et pillé une boîte de collecte de dons au temple de Devi Mata, à Jamshoro dans la province de Sindh. Les pillards ont également retiré les colliers de plusieurs statues. Les suspects sont des habitants du quartier du temple, affirme la police locale. Le mois dernier, le juge en chef du Pakistan, Gulzar Ahmed, a aussi ordonné au gouvernement de la province de Khyber Pakhtunkhwa, située dans le nord-ouest du pays, de collecter 33 millions de roupies (168 524 euros) d’amendes auprès d’une centaine de personnes, arrêtées pour avoir profané le Samadhi de Shri Paramhans Ji Maharaj, le site le plus sacré du mouvement Advait Mat, dans le district de Karak, vandalisé en décembre 2020.

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Ucanews