Eglises d'Asie – Sri Lanka
Le cardinal Malcolm Ranjith appelle à faire mémoire des victimes du 21 avril 2019, un an après les attentats
Publié le 18/04/2020

L’Église locale a dû annuler toutes les messes et célébrations publiques prévues à l’église Saint-Sébastien de Negombo et au sanctuaire Saint-Antoine de Kochchikade (Colombo), touchés par les attentats suicides. Ce jour-là, il y a un an, neuf terroristes affiliés au groupe islamiste local Thowheed Jamath se sont attaqués à trois églises et trois hôtels de luxe, tuant au moins 258 personnes, dont 37 étrangers, et blessant au moins 500 personnes. Sept bombes ont explosé dans deux églises catholiques, et une autre dans une église évangélique de Batticaloa, dans l’est du pays. Les attentats ont eu lieu entre 8h45 et 9h30, le matin du dimanche de Pâques. L’église Saint-Sébastien et le sanctuaire Saint-Antoine ont pu être à nouveau ouverts aux fidèles, mais l’église évangélique Zion est toujours en cours de rénovation. Les responsables religieux ont depuis dénoncé les autorités pour n’avoir pas su empêcher les attentats.
L’ancien président Maithripala Sirisena a nommé une commission présidentielle chargée d’enquêter sur les attentats. Le Secrétaire à la Défense Hemasiri Fernando et le chef de la police Pujitha Jayasundara ont été placés en détention provisoire pour n’avoir pas informé le public malgré des alertes reçues des services des renseignements. Le président actuel, Gotabaya Rajapaksa, a également nommé une commission d’enquête officielle en promettant de rendre justice aux victimes. De son côté, le cardinal Ranjith a remercié le gouvernement pour les enquêtes menées, tout en insistant sur la nécessité de poursuivre les recherches pour identifier les responsables. Il a également estimé que ce n’est pas le moment d’organiser des élections générales à cause du risque de contagion. Les élections législatives qui étaient prévues ce 25 avril ont été reportées. Un porte-parole de la police a annoncé l’arrestation de 119 suspects par le Département d’enquêtes criminelles. La Division d’enquêtes anti-terrorisme (Terrorism investigation division) a également arrêté 78 suspects qui pourraient être liés aux attentats. Sebastian Manuel, de son côté, déplore que malgré les enquêtes lancées par les deux gouvernements successifs depuis l’an dernier, aucun responsable n’ait encore été condamné, en assurant que les familles des victimes souffrent toujours. « Il n’y toujours eu aucune justice pour nous. Les attaques de Pâques et la pandémie du coronavirus sont une occasion de renforcer leur pouvoir pour les puissants, qui abusent des vies innocentes », poursuit-il.
(Avec Ucanews, Colombo)
CRÉDITS
Ucanews
