Eglises d'Asie

Le cardinal Malcom Ranjith se dit prêt à manifester pour rendre justice aux victimes des attentats

Publié le 11/03/2020




Le 8 mars, dans la basilique de Tewatta, au nord de Colombo, le cardinal Malcolm Ranjith a à nouveau appelé le gouvernement à éclaircir l’affaire concernant les attentats du 21 avril 2019, alors que les complices, coupables et autres responsables derrière les attaques suicides n’ont toujours pas été identifiés et arrêtés. Le cardinal s’est même dit prêt à lancer des manifestations afin de presser l’administration sri-lankaise à agir. Tous les soirs, du 17 au 21 avril, un an après les attentats du dimanche de Pâques, auront lieu des veillées spéciales en hommage aux victimes et pour leurs proches, dans les églises Saint-Antoine de Kotahena, à Colombo, et Saint-Sébastien de Katuwapitiya, à Negombo.

Le 18 février à Colombo, le cardinal Malcolm Ranjith présente un programme spécial pour les victimes des attentats.

Le cardinal Malcolm Ranjith, archevêque de Colombo, s’est dit prêt à lancer des manifestations si le gouvernement sri-lankais n’arrête pas rapidement les coupables derrière les attentats du dimanche de Pâques 2019. Le cardinal Ranjith a souligné que l’administration actuelle n’avait encore entrepris aucune action concernant les attaques suicides qui ont fait 258 morts et plus de 500 blessés, le 21 avril dernier, dont 40 étrangers. « Le plus haut fonctionnaire du gouvernement aurait dû être poursuivi et interrogé par le département des enquêtes criminelles, pour vérifier s’il avait été mis au courant en avance d’un attentat imminent », a insisté l’archevêque, le 8 mars dans l’église de Tewatta. « Il y a des rumeurs à propos d’officiers de police chargés d’enquête sur les attentats, et qui sont en train d’être transférés », a-t-il ajouté. Le cardinal a également demandé au gouvernement de publier tous les rapports de la commission d’enquête sur les attentats. « Les enquêtes ont révélé que des personnalités du gouvernement actuel ont également été impliquées, tandis qu’aucune action n’a été entreprise contre eux. Nous irons dans la rue avec les nôtres, quels que soient les résultats des élections », a-t-il poursuivi à propos des prochaines élections parlementaires prévues le 25 avril.

Le gouvernement a lancé plusieurs enquêtes sur les attentats, dont une prise en charge par une commission présidentielle et une autre par une commission sélectionnée par l’assemblée. Le président Gotabaya Rajapaksa a également nommé une commission indépendante pour identifier les coupables, les complices et tous les responsables derrière les massacres. Le cardinal Ranjith a annoncé des temps de prières et des heures saintes, tous les jours du 17 au 21 avril à partir de 19 heures, pour prier pour les victimes et pour leurs proches. Le 20 avril, des veillées auront lieu dans l’église Saint-Antoine de Kotahena, à Colombo, et dans l’église Saint-Sébastien de Katuwapitiya, à Negombo, à 20h45. Par ailleurs, le père Lawrence Ramanayaka, directeur de la Caritas de Sethsarana, a annoncé que l’Église sri-lankaise a distribué 71 millions de roupies (près de 344 300 euros) à 352 familles dans les trois mois après les attentats. En décembre, des fonds versés par le gouvernement lors d’un concert de chants de Noël ont également été utilisés pour les victimes des attentats. Le président a remis un chèque de 3 millions de roupies (14 500 euros) au cardinal Ranjith. « Ceux qui n’ont pas agi dans ce sens ne peuvent pas avoir nos votes. Nous espérons que le président prendra la parole à ce sujet. Nous savons que des personnes impliquées dans les attentats ont fui le pays », a affirmé l’archevêque de Colombo.

(Avec Ucanews, Colombo)


CRÉDITS

Ucanews