Eglises d'Asie

Le cardinal Malcom Ranjith s’oppose à un projet de centrale dans les marais de Muthurajawela

Publié le 09/07/2021




Le 5 juillet, le cardinal Malcolm Ranjith, archevêque de Colombo et président de la Conférence épiscopale sri-lankaise, a mis en garde contre un projet de centrale à gaz naturel liquéfié (GNL) dans les marais de Muthurajawela, risquant de provoquer des inondations dans la région. Il s’agit d’une réserve naturelle située dans la région sud de la lagune de Negombo, à 30 kilomètres au nord de la capitale. Les marais comptent un écosystème particulièrement riche que le cardinal appelle à protéger.

La réserve de Muthurajawela, près de Negombo, compte 102 espèces d’oiseaux.

Le 5 juillet à Colombo, le cardinal Malcolm Ranjith a appelé le gouvernement sri-lankais à suspendre un projet de centrale à gaz naturel liquéfié (GNL) dans les marais de Muthurajawela. Cette réserve naturelle est située dans la région sud de la lagune de Negombo, à trente kilomètres au nord de la capitale sri-lankaise. Les marais couvrent une superficie de plus de trois mille hectares et forment la plus grande tourbière saline du pays. Les marais, aux multiples paysages et écosystèmes, abritent de nombreuses espèces d’oiseaux rares. Le cardinal Ranjith, archevêque de Colombo et président de la Conférence épiscopale sri-lankaise, a signalé que les autorités prévoient de déverser du sable marin sur près de 405 000 m² de marais. « La centrale GNL projette de produire de l’électricité pour la cité portuaire de Colombo [Port City], entre autres », a déclaré l’archevêque sri-lankais. « Les dirigeants devraient savoir que le pays appartient au peuple, et qu’ils n’en sont pas les propriétaires », a-t-il ajouté. Il a également expliqué qu’il a envoyé une lettre au directeur général de la société CEA (Central Environment Authority), en l’appelant à ne pas approuver le projet. « Le projet serait désastreux pour l’environnement maritime et provoquerait de graves inondations dans les villages près de Muthurajawela », a alerté le cardinal Ranjith.

Un riche écosystème à protéger

La réserve de Muthurajawela compte un écosystème particulièrement riche avec 209 espèces animales, 194 espèces d’arbres, 40 espèces de poissons, 31 espèces de reptiles, 102 espèces d’oiseaux et 48 espèces de papillons. Les marais comptent également 17 espèces de mangrove. Parmi les quelques marais que l’on trouve dans la province de l’Ouest du Sri Lanka, les marais de Muthurajawela sont les plus vastes. L’AWI (Asian Wetland Inventory) les considère comme l’un des 41 marais les plus importants à l’échelle mondiale. En 1996, ils ont été déclarés comme réserve naturelle dans le cadre d’une ordonnance sur la protection de la faune et de la flore. L’archevêque de Colombo a souligné que 30 jours ont été accordés à la population pour commenter l’étude d’impact environnemental (EIA) du projet, en pleine période de confinement. « Il semble que le gouvernement cherche à faire passer le projet en secret », a-t-il ajouté. En 2017, des prêtres, des religieuses et des laïcs se sont également rassemblés pour protéger la réserve de Muthurajawela contre les déchets – la région compte de nombreuses églises catholiques. Dinusha Nanayakkara, président de la Société pour la protection de Muthurajawela et résident dans la région, signale que selon certains fonctionnaires, le rapport EIA du projet n’est pas légal. Au cours des deux derniers mois, plusieurs centaines de maisons près des marais ont été inondées.

(Avec Ucanews)

Crédit Arthur Chapman / CC BY-NC 2.0