Eglises d'Asie

Le Conseil de l’unité hindoue, bouddhiste et chrétienne demande la protection des droits des minorités

Publié le 26/10/2022




Le 22 octobre à Dacca, les responsables du Conseil de l’unité hindoue, bouddhiste et chrétienne (HBCUC) ont organisé une grève de la faim durant une journée en signe de protestation contre le parti au pouvoir, accusé d’opportunisme politique et de compromis avec les fondamentalistes. Le groupe affirme que le gouvernement actuel « favorise le communautarisme » et que les promesses électorales de 2018 aux minorités n’ont pas été respectées, notamment concernant la protection des droits des communautés minoritaires.

Des femmes hindoues participent à une grève de la faim, le 22 octobre à Dacca.

Des représentants des communautés minoritaires au Bangladesh ont organisé une grève de la faim afin d’appuyer plusieurs revendications et de protester contre les partis politiques visant l’établissement d’un État islamique dans le pays. Les responsables du Conseil de l’unité hindoue, bouddhiste et chrétienne (HBCUC) ont organisé l’événement le samedi 22 octobre à Dacca, la capitale, alors que le gouvernement national dirigé par la Première ministre Sheikh Hasina est accusé de faire des compris avec les fondamentalistes par opportunisme politique, en fragilisant le régime démocratique.

« Le gouvernement actuel favorise clairement le communautarisme, et nous constatons que les demandes des minorités n’ont pas été entendues, pas même celles qui ont été promises lors des élections », affirme Monindra Kumar Nath, secrétaire adjoint du conseil HBCUC. En effet, le parti au pouvoir, la Ligue Awami, a fait plusieurs promesses durant les élections de 2018, dont celle de voter des lois pour la protection des minorités et l’abolition des inégalités, ainsi que la création d’une commission nationale pour les minorités, l’application de l’Accord de paix des Chittagong Hill Tracts (une région du sud-est du Bangladesh) et l’ouverture d’une commission indépendante afin de répondre aux demandes des populations indigènes des plaines.

« Le gouvernement n’a toujours pas respecté ses promesses »

« Cela fait presque 46 mois que les élections nationales de 2018 ont eu lieu, mais le gouvernement n’a toujours pas respecté ses promesses, et les minorités sont au contraire plus opprimées qu’avant », ajoute Monindra Nath. En 2021, les minorités religieuses ont été particulièrement visées selon le conseil HBCUC. Trois membres de la minorité hindoue ont été tués et au moins 300 autres ont été blessés dans plus de 200 attaques, pillages et actes de vandalisme contre des temples. Près de 180 maisons et 50 commerces appartenant à la communauté hindoue bangladaise ont été visés et le domicile d’un bouddhiste a également été attaqué.

Nirmol Rozario, de confession catholique et un des trois présidents du conseil HBCUC, estime que la dirigeante du pays n’a pas protégé les droits des minorités et que les communautés affectées pourraient renoncer à soutenir le parti au pouvoir lors des prochaines élections. La Ligue Awami avait lancé le slogan « Dhormo Jaar, Utsob Shobar » (« À chacun sa religion, mais les festivals communs à tous ») avant les élections de 2018 – une position favorable à la liberté religieuse qui avait contribué à attirer le soutien des minorités. Près de 90 % de la population sont musulmans sur plus de 160 millions d’habitants, pour environ 8 % d’hindous ; on compte les communautés bouddhistes et chrétiennes parmi les autres religions présentes.

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Stephan Uttom / Ucanews