Eglises d'Asie

Le Département thaïlandais de la santé mentale s’inquiète des conséquences de la pandémie chez les jeunes

Publié le 02/06/2022




Le Département thaïlandais de la santé mentale a publié une nouvelle étude après avoir interrogé des jeunes de moins de 18 ans sur leur santé mentale entre le 12 février et le 23 mai 2022. Selon les résultats de l’enquête, 8 % des répondants ont affirmé avoir déjà eu des pensées suicidaires. Parmi les causes citées, les experts évoquent la fermeture prolongée des écoles durant la pandémie et les conséquences économiques de la crise sanitaire, ainsi que le manque d’accompagnements psychologiques dans le pays et des méthodes pédagogiques considérées comme inadaptées.

Selon une nouvelle étude du Département thaïlandais de la santé mentale, 8 % des répondants de moins de 18 ans, interrogés entre le 12 février et le 23 mai 2022, ont affirmé avoir déjà eu des pensées suicidaires. Les résultats de l’enquête correspondent aux dernières conclusions de l’OMS, selon laquelle un jeune thaïlandais sur sept souffre de difficultés psychologiques. Les experts estiment que la fermeture prolongée des établissements scolaires durant la pandémie, ainsi que les graves conséquences économiques des restrictions sanitaires, font partie des causes principales du découragement de certains enfants et adolescents.

Des règles strictes comme des types de coiffures obligatoires peuvent aussi affecter la confiance en soi chez les jeunes thaïlandais qui se sentent empêchés de s’exprimer, confiait par ailleurs le Dr Jiraporn Arunakul la semaine dernière lors d’une table ronde. « Les types de coupes de cheveux n’ont rien à voir avec la discipline comme beaucoup l’affirment. Cela n’a aucun lien avéré avec un apprentissage efficace. Il faut changer les habitudes, car ce genre de règles a détruit une façon pour les jeunes de se découvrir davantage », a-t-il ajouté.

Certains élèves thaïlandais estiment eux-mêmes que ces règles, ainsi que certaines méthodes et supports pédagogiques rigides, répriment la créativité des jeunes dans des écoles où les enseignants mettent plus l’accent sur l’obéissance que sur l’éducation. Plusieurs lycéens ont même fait campagne publiquement contre ce genre de méthodes éducatives.

Le plus fort taux de suicide en Asie du Sud-Est

En mai, le cas du suicide d’une adolescente thaïlandaise âgée de 14 ans, qui s’est pendue à cause de difficultés financières et de problèmes à l’école, a remis sur le devant de la scène la question de la santé mentale chez les jeunes. Auparavant, elle avait confié sur Facebook la situation difficile de sa famille.

Avant la pandémie, le taux de suicide était de 14,4 pour 100 000 habitants en 2019 en Thaïlande, soit le plus fort taux en Asie du Sud-Est, suivi de Singapour avec 11,2 pour 100 000, contre une moyenne globale de 10,5 pour 100 000 selon l’OMS. Une autre cause de la situation du pays viendrait également de la qualité insuffisante des services de santé mentale en Thaïlande, bien que le pays souhaite fournir un accès plus facile aux mesures préventives comme les numéros verts et autres initiatives. Le Département de la santé mentale s’est également efforcé de former les enseignants dans les écoles et les universités afin qu’ils reconnaissent les signes de problèmes psychologiques chez leurs élèves. Toutefois, les experts appellent à renforcer les mesures alors que beaucoup d’établissements manquent de ressources suffisantes pour prévenir et gérer des problèmes semblables parmi leurs élèves.

(Avec Ucanews)


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Rukyn777 / PxHere