Eglises d'Asie

Le diocèse de Rajshahi célèbre un jubilé pour les cent ans de la migration des catholiques de Bhawal dans la région

Publié le 01/06/2021




Les 27 et 28 mai, le diocèse de Rajshahi, dans le nord-ouest du Bangladesh, a célébré le jubilé du centenaire de la migration de plusieurs centaines de catholiques originaires de Bhawal, dans le centre du pays, à partir de 1920. Près de 1 500 catholiques ont participé aux célébrations, avec notamment une messe spéciale et une veillée. Le 28 mai dans l’église Sainte-Rita de Pabna, Mgr Gervas Rozario, évêque de Rajshahi, a rappelé combien ces migrations ont été significatives pour la croissance de l’Église de Rajshahi.

Le 28 mai dans l’église Sainte-Rita de Pabna, Mgr Gervas Rozario relâche des colombes pour marquer cent ans d’héritage chrétien dans le diocèse de Rajshahi.

Près de 1 500 de catholiques de différentes paroisses du diocèse de Rajshahi ont marqué le centenaire de la migration, à partir de 1920, de plusieurs centaines de catholiques à Pabna et Natore, dans le nord du Bangladesh. Les fidèles de Rajshahi ont rendu grâce à Dieu pour la foi transmise par leurs ancêtres, majoritairement des catholiques bengalis de la région de Bhawal (dans le centre du pays) – l’une des régions les plus fortement catholiques au Bangladesh, couverte aujourd’hui par l’archidiocèse de Dacca. Le jubilé a été célébré les 27 et 28 mai dans l’église Sainte-Rita de Pabna, avec une série de programmes dont une messe spéciale, un événement culturel et une veillée aux chandelles. En 1920, les catholiques de Bhawal sont venus dans la région pour fuir la pauvreté et rechercher des opportunités d’embauche. Leur arrivée a marqué une nouvelle ère pour le christianisme dans la région, en donnant naissance à six paroisses catholiques, majoritairement bengalies. Deux sont situées à Pabna – dont l’église Sainte-Rita de Mothurapur – et quatre à Natore. L’église Sainte-Rita, construite en 1925, est la plus ancienne des six paroisses. Ces églises comptent en tout près de 14 000 paroissiens – sur près de 67 700 catholiques dans le diocèse de Rajshahi, majoritairement indigène.

« Cette centième année est une année d’action de grâce »

Mgr Gervas Rozario, évêque de Rajshahi, est lui-même descendant de catholiques arrivés à Bonpara (Natore) après 1920. Durant le jubilé des 27 et 28 mai, il a rappelé combien ces événements ont été significatifs dans la croissance de l’Église locale. « Cette histoire centenaire n’est pas faite que de main d’homme. C’est une histoire faite avec la volonté du Dieu Tout-Puissant lui-même. Dieu nous a bénis et nous a envoyés dans cette région. Le christianisme n’existait pas ici avant, mais Dieu a semé l’Évangile du Christ ici à travers nous », s’est réjoui Mgr Rosario durant son homélie, le 28 mai durant la messe. « Cette centième année est une année de gratitude, une année d’action de grâce. Dieu nous aime, il nous montre le chemin. Ainsi, nous avons pu contribuer au développement de l’éducation et de la santé dans la région. » Les catholiques de Rajshahi soulignent que ces migrations ont contribué à la prospérité économique, au développement et au maintien d’une certaine culture chrétienne bengalie liée aux catholiques de Bhawal.

Sontos Costa, âgé de 42 ans, de la paroisse de Notre-Dame de Lourdes de Bonpara (Natore), explique que leurs ancêtres ont pris une décision courageuse en venant ici et en affrontant diverses épreuves comme la maladie et le manque d’éducation. Malgré tout, assure-t-il, ils ont travaillé dur et acheté des terres à bas prix, et envoyé leurs enfants à l’école tout en continuant de pratiquer leur foi avec ferveur. « Je suis fier de descendre d’eux. Je pense que si nos ancêtres n’avaient pas migré dans cette région, ils n’auraient pas pu prospérer de la même manière. Les habitants issus des autres religions ne connaissaient rien au christianisme et grâce à leurs efforts, une véritable fraternité interreligieuse s’est développée. » L’avènement de l’Église locale, grâce aux migrations dans la région, a également permis la construction d’écoles et de cliniques par les missionnaires catholiques, assurant des services essentiels quelles que soient les castes et les croyances. Des organisations humanitaires comme Caritas contribuent également au développement socio-économique dans la région.

En 2015, avant le jubilé des 25 ans du diocèse de Rajshahi, une enquête a constaté que les catholiques des paroisses bengalies des districts de Bapna et Natore ont un plus fort taux d’alphabétisation et de meilleurs revenus que les paroisses majoritairement indigènes. Le père Daniel Rozario, directeur de la webradio Jyoti (Lumière), assure que les catholiques bengalis ont apporté de grandes contributions pour la formation spirituelle dans le diocèse. Il ajoute que sur 55 prêtres diocésains à Rajshahi, 40 sont descendants des catholiques venus de Bhawal en 1920. « L’annonce de la Parole a non seulement un impact sur le nombre de personnes qui deviennent chrétiennes, mais aussi sur le développement socio-économique, sur la santé, sur l’éducation et sur la propagation des valeurs chrétiennes, et il y a eu de bons fruits dans ces domaines. »

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Stephan Uttom / Ucanews