Eglises d'Asie

Le nombre de réfugiés birmans dans l’État indien du Mizoram continue d’augmenter

Publié le 20/10/2022




Selon le dernier rapport du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), le nombre total de réfugiés birmans dans l’État du Mizoram, dans le nord-ouest de l’Inde près de la frontière birmane, s’élève à près de 48 000 dont 1 800 nouveaux arrivants au cours de la dernière semaine de septembre. « L’aide humanitaire continue avec l’apport de nourriture et de produits de première nécessité aux plus vulnérables qui arrivent de Birmanie », précise le rapport. L’État Chin voisin est devenu l’un des principaux foyers de résistance à la junte.

Une vue aérienne de la ville d’Aizawl, capitale de l’État du Mizoram dans l’extrême nord-ouest de l’Inde, près de la frontière birmane.

Les combats en Birmanie ont poussé plusieurs milliers d’habitants de l’État Chin vers l’Inde voisine, dans l’État du Mizoram dans l’est du pays. Rien que durant la dernière semaine de septembre, on compte 1 800 nouveaux arrivants soit un total de 48 000 réfugiés birmans dans la région, selon le dernier rapport du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR).

Le rapport indique que d’autres arrivants sont attendus à cause de l’escalade des conflits de l’autre côté de la frontière. « L’aide humanitaire continue via l’apport de nourriture et de produits de première nécessité aux plus vulnérables qui arrivent de Birmanie », précise le rapport. L’agence de l’ONU explique que presque 6 200 enfants birmans ont été inscrits dans des écoles publiques et privées au Mizoram.

L’exode de ces villageois de l’ouest de l’État Chin vers le Mizoram est continu depuis que les échanges armés ont éclaté entre l’armée birmane et plusieurs milices rebelles, l’an dernier après le coup d’État du 1er février 2021. La reprise des combats dans l’État Rakhine entre les militaires et l’Armée de l’Arakan, qui a également atteint la région de Paletwa depuis août dernier dans le sud de l’État Chin, a aussi poussé les membres de la minorité Chin à devenir « IDP » (personnes déplacées internes).

« Plusieurs milliers de Birmans souffrent à cause des crises politiques, économiques et humanitaires »

Des Églises, des ONG et de nombreuses organisations au Mizoram ont été sur le front dans la région afin de fournir une aide alimentaire et un abri aux réfugiés birmans. Alors que le Mizoram partage une longue frontière avec la Birmanie, les combats se sont aggravés dans le nord-ouest du pays dont l’État Chin majoritairement chrétien, où l’armée a eu recours à des frappes aériennes et des tirs d’artillerie lourde contre les groupes rebelles. On compte de nombreuses pertes civiles et plusieurs milliers de déplacés dans la région.

L’État Chin défavorisé est devenu l’un des principaux foyers de résistance au régime militaire de la junte, ce qui a entraîné des répercussions de l’armée avec des bombardements aériens et des attaques aveugles contre des civils. Plusieurs dizaines d’églises ont été incendiées, profanées ou détruites par les soldats de la junte, et des prêtres et des pasteurs ont également été visés.

L’Église a joué un rôle important en facilitant l’aide humanitaire aux IDP, en particulier dans les diocèses de Loikaw, de Pekhon, de Hakha, de Kalay et de Mandalay. Les évêques birmans ont appelé à de nombreuses reprises à permettre d’accéder au nombre croissant d’IDP alors que les déplacés souffrent d’un besoin urgent de nourriture, de soins et de logement.

« Dans notre pays, plusieurs milliers de personnes souffrent à cause des crises politiques, économiques et humanitaires, tandis que des églises et des monastères sont bombardés, des villages incendiés et des civils tués », a déclaré le cardinal Bo dans une homélie le 9 octobre. Au 3 octobre, le nombre d’IDP en Birmanie était estimé à près d’1,3 million, dont 1 million de nouveaux déplacés depuis février 2021, selon le dernier rapport de l’UNHCR.

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Bogman (CC BY-SA 3.0)