Eglises d'Asie

Le pape François exprime sa solidarité avec le peuple birman et appelle au retour de la démocratie

Publié le 10/02/2021




Le 8 février, dans ses vœux aux diplomates accrédités près le Saint-Siège, le pape François a souligné que ces jours-ci, sa pensée « va de façon particulière au peuple du Myanmar, auquel j’exprime mon affection et ma proximité ». Il a regretté que le chemin de la démocratie, entrepris ces dernières années en Birmanie, ait été « brusquement interrompu par le coup d’État de la semaine dernière ». Le pape a également souhaité la libération rapide des responsables politiques arrêtés, « comme signe d’encouragement en vue d’un dialogue sincère pour le bien du pays ».

Le 9 février à Mandalay, des soignants participent à une manifestation contre le coup d’État de l’armée birmane.

Le pape François a condamné le coup d’État de l’armée birmane, en appelant à libérer les prisonniers politiques. Le Saint-Père a lancé son appel le 8 février en s’adressant aux ambassadeurs du monde entier accrédités près le Saint-Siège. Dans ses vœux aux diplomates, le pape François souligné que « le chemin de la démocratie entreprit ces dernières années a été brusquement interrompu par le coup d’État de la semaine dernière ». « Il a conduit à l’incarcération de plusieurs responsables politiques, qui je l’espère seront rapidement libérés, comme signe d’encouragement en vue d’un dialogue sincère pour le bien du pays », a poursuivi le pape, en assurant que « ces jours-ci, ma pensée va de façon particulière au peuple du Myanmar, auquel j’exprime mon affection et ma proximité ».

C’est la seconde fois que le pape évoque le coup d’État. La veille, le 7 février, il a avait exprimé sa solidarité avec le peuple birman en appelant les dirigeants birmans à travailler pour le bien commun et pour une coexistence démocratique et harmonieuse. Le pape a effectué une visite apostolique en Birmanie en novembre 2017, et assure conserver beaucoup d’affection envers le pays. Durant sa visite, le Saint-Père avait rencontré de manière imprévue le général Min Aung Hlaing – qui a pris le pouvoir après le coup d’État – en même temps que la conseillère d’État Aung San Suu Kyi et le président Win Myint. Selon des sources locales, il avait appelé le général birman à travailler pour la paix. Les propos du pape sur la crise birmane surviennent alors que les manifestations s’intensifient contre le coup d’État.

Les manifestants soutenus par l’Église locale

De Rangoun, la capitale commerciale du pays, aux régions chrétiennes dans le nord, plusieurs milliers de personnes sont descendues dans la rue le 8 février afin d’exprimer leur opposition au régime militaire. La télévision nationale a prévenu de son côté de la réaction des autorités contre des actions qui « troublent l’ordre public, la sécurité de la population et l’État de droit ». À Rangoun et à Mandalay, les rassemblements publics de plus de cinq personnes ont notamment été interdits, et un couvre-feu a été imposé de 20 heures à 4 heures du matin. Malgré les avertissements, plusieurs milliers de personnes ont manifesté à Rangoun et à Mandalay, y compris des enseignants et des médecins.

Le Conseil des droits de l’homme des Nations unies doit organiser une session spéciale sur la crise actuelle en Birmanie, à la demande de la Grande Bretagne et de l’Union européenne. « L’Église est consciente que la défense et la promotion des droits de l’homme font partie de sa mission », a assuré le cardinal Charles Maung Bo, archevêque de Rangoun, dans un Tweet publié le 8 février. Le cardinal Bo a également demandé la libération d’Aung San Suu Kyi et des autres responsables civils détenus, en appelant au dialogue. L’archevêque de Rangoun a publié plusieurs messages sur les réseaux sociaux en réaction aux événements, en évoquant la justice, la paix et les droits de l’homme, et en partageant des photos de prêtres et de religieuses soutenant les manifestations pacifiques contre le coup d’État.

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Ucanews