Eglises d'Asie – Birmanie
Le pape François indigné par une attaque contre une école dans la région de Sagaing
Publié le 27/09/2022
Le pape François a dénoncé le bombardement d’une école en Birmanie en renouvelant son appel à la paix, alors que les violences se poursuivent dans le pays en crise, entraînant de nouveaux déplacements forcés devant l’indifférence apparente de la communauté internationale.
Durant la prière de l’Angélus, le 25 septembre à l’issue de la messe de clôture du Congrès eucharistique qui s’est déroulé à Matera, en Italie, le pape François a confié qu’il pensait à la Birmanie où « durant plus de deux ans, ce noble pays a été martyrisé par des conflits armés et de graves violences, qui ont causé beaucoup de victimes et de personnes déplacées ».
« Cette semaine, j’ai entendu les cris de douleur après la mort de plusieurs enfants dans une école bombardée. On voit que dans le monde d’aujourd’hui, cela arrive régulièrement qu’il y ait des écoles bombardées. Que les cris de ces petits soient entendus ! Ces tragédies ne doivent pas arriver ! » a-t-il ajouté.
Cet appel du pape a été lancé près d’une semaine après la mort d’au moins onze enfants, tués le 16 septembre lors d’une attaque aérienne de l’armée birmane contre une école d’un village du canton de Depeyin, dans la région de Sagaing dans le nord-ouest du pays. La nouvelle a provoqué l’indignation générale alors que l’armée a enfreint le droit humanitaire international concernant les attaques contre des enfants en période de conflit.
Appel à défendre la dignité humaine et le droit à la vie
Alors que depuis février 2021, l’armée s’est attaquée à plusieurs dizaines d’églises, d’institutions chrétiennes et de couvents, les évêques catholiques birmans ont insisté à de nombreuses reprises pour le respect des lieux de culte, des hôpitaux et des écoles. « La dignité humaine et le droit à la vie ne doivent pas être violés. Nous demandons fermement le respect de la vie et du caractère sacré du droit d’asile dans les lieux de culte, les hôpitaux et les écoles », ont imploré les évêques dans un message publié le 11 juin dernier.
Le pape François a évoqué à de nombreuses reprises la crise en Birmanie, qu’il considère avec affection depuis sa visite dans le pays en novembre 2017. Il a maintes fois appelé la junte à cesser les violences, à libérer toutes les personnes détenues et à engager un dialogue de paix et de réconciliation. Mais les violences se sont poursuivies sans relâche, alors que la junte militaire poursuit sa répression contre la rébellion civile, y compris dans des régions où l’on compte d’importantes communautés chrétiennes.
La région de Sagaing, où se trouvent plusieurs villages catholiques historiques, est ainsi devenue un foyer de résistance contre l’armée, responsable du coup d’État qui a renversé le gouvernement civil élu en février 2021. L’Église a joué un rôle vital en fournissant un abri et de la nourriture aux personnes déplacées internes (IDP) et en appelant à la junte à permettre l’accès humanitaire aux communautés déplacées et à lever les restrictions imposées par l’armée.
« Nous sommes préoccupés par le soutien à long terme des IDP, alors que nous avons moins d’aides financières de la part des conférences épiscopales et des donateurs internationaux », a déclaré un responsable catholique local qui intervient auprès des IDP dans le pays. On compterait près d’1,3 million de personnes déplacées internes en Birmanie, dont 928 000 qui ont été déplacées après le 1er février 2021 selon un rapport publié le 6 septembre par l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés.
(Avec Ucanews)