Eglises d'Asie

Le pape François lance un nouvel appel à la paix en Birmanie

Publié le 05/10/2021




Le 3 octobre, le pape François a évoqué la crise birmane en lançant un nouvel appel à la paix, huit mois après le coup d’État militaire du 1er février. Le Saint-Père a imploré « le don de la paix pour la bien-aimée terre de Birmanie, pour que les mains de ceux qui l’habitent puissent dépasser les difficultés et travailler ensemble pour l’avènement de la paix ». Selon un rapport publié le 2 octobre par les Nations unies, plus de 240 000 personnes ont été déplacées par les conflits internes depuis le coup d’État.

Le cardinal Charles Maung Bo, archevêque de Rangoun, salue le pape François durant son voyage dans le pays en novembre 2017.

Alors que le reste du monde prête assez peu d’attention à la crise birmane, déclenchée par le coup d’État militaire du 1er février 2021, le pape François a lancé un nouvel appel pour la paix dans le pays d’Asie du Sud-Est, en proie aux conflits. Le 3 octobre, en s’adressant à plusieurs milliers de pèlerins rassemblés durant l’Angelus, place Saint-Pierre à Rome, le Saint-Père a imploré Dieu d’envoyer le « don de la paix » pour « la terre bien-aimée de Birmanie », où la population a subi beaucoup de souffrances au cours des derniers mois, « pour que les mains de ceux qui l’habitent n’essuient plus les larmes de douleur et de mort mais puissent se serrer pour dépasser les difficultés et travailler ensemble pour l’avènement de la paix ». Le pape François manifeste ainsi sa préoccupation pour un pays qu’il affectionne toujours depuis son voyage en Asie du Sud-Est en 2017.

Depuis le début de la crise birmane, le pape a appelé maintes fois les responsables militaires à cesser les violences, à libérer les personnes détenues et à s’engager dans un dialogue de paix. Le nouvel appel du Saint-Père intervient alors que le pays continue de traverser une grave crise politique, et alors que les combats se sont intensifiés dans plusieurs régions du pays, huit mois après le coup d’État. La junte militaire, qui se désigne comme gouvernement provisoire, s’efforce de contrôler le pays face aux appels à la désobéissance civile, aux manifestations quotidiennes et à la résistance des milices locales. Malgré la réaction de plusieurs responsables politiques et religieux, dont le pape François, appelant à la fin des violences et à un processus de paix, la junte n’a montré aucun signe d’apaisement dans sa répression de la résistance civile. Les violences ont touché de nombreux civils, y compris des enfants dans les régions et les villages où vit la majorité Bamar. En tout, selon l’AAPP, au moins 1 114 personnes ont perdu la vie dans la répression de l’armée, et plus de 8 000 personnes ont été détenues depuis février.

« L’étendue de l’impact humanitaire reste difficile à évaluer »

La situation affecte particulièrement les civils vivant dans les régions indigènes, notamment dans les régions majoritairement chrétiennes comme les États Chin, Kayah, Kachin et Karen, où la population a déjà subi les persécutions et l’oppression durant cinq décennies de régime militaire. Les conflits internes déclenchés par le coup d’État ont forcé plus de 240 000 personnes à fuir leurs foyers, selon un rapport des Nations unies du 2 octobre, évoquant une grave crise humanitaire. Selon le rapport, au moins 12 000 personnes ont été déplacées dans l’État Chin, 142 000 dans l’État Kayah, 63 000 dans l’État Sagaing, 12 000 dans la région Magwe et 13 380 dans l’État Shan.

« À l’heure actuelle, il est toujours difficile d’évaluer l’étendue de l’impact humanitaire, notamment à propos du nombre exact de personnes déplacées et de victimes civiles, et concernant les propriétés civiles endommagées ou détruites, parce que les partenaires humanitaires n’ont pas eu accès à ces régions en raison des restrictions sur les déplacements », explique le rapport. « À travers le pays, l’accès aux personnes vulnérables ayant besoin de protection et d’assistance humanitaire immédiate reste limité à cause de l’aggravation des affrontements armés, de l’insécurité générale et des restrictions sanitaires liées au Covid-19. » Selon un responsable des Nations unies basé en Birmanie, la population birmane traverse « une grave crise » avec un niveau de pauvreté au plus fort depuis au moins vingt ans.

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Ucanews