Eglises d'Asie

Le principal parti d’opposition cambodgien exclu des élections législatives de juillet

Publié le 17/05/2023




Ce lundi 15 mai, la Commission électorale nationale (NEC) du Cambodge a annoncé écarter le Parti de la Bougie (Candlelight Party, CP), principal parti d’opposition, des législatives du 23 juillet. La NEC a justifié la décision en évoquant des documents d’enregistrement qui n’avaient pas été présentés. Sans le seul adversaire crédible face au Parti du peuple cambodgien (CPP), ce dernier a toutes les chances de remporter une large victoire.

Le Parti du peuple cambodgien (CPP) est assuré de remporter les élections du 23 juillet, ayant fait interdire les principaux partis d’opposition dont le Parti de la bougie.

La Commission électorale nationale (NEC) du Cambodge a exclu le Parti de la Bougie (Candlelight Party, CP), principal parti d’opposition et seul adversaire crédible du parti du Premier ministre Hun Sen, du scrutin du 23 juillet prochain, ce qui devrait permettre au Parti du peuple cambodgien (CPP) de remporter la quasi-totalité des sièges au sein de l’Assemblée nationale. Selon les analystes, la décision de la NEC, annoncée le 15 mai, garantit de reproduire les performances électorales de 2018 et de maintenir le statut du Cambodge comme pays à parti unique.

« Il semble que ce qui s’est passé en 2018 se répète. Les valeurs démocratiques du pays se sont envolées », estime un analyste qui souhaite rester anonyme. Un autre analyste, également anonyme, confie que la décision n’est pas inattendue et qu’elle a été prise après des accusations de harcèlement émises par des membres du CP. Un rapport de l’organisation Human Rights Watch, basée à New York, a notamment décrit des attaques violentes contre des membres du parti d’opposition.

L’opposition a « peu d’espoir d’obtenir justice »

Le CP a été exclu faute d’avoir pu s’enregistrer aux élections nationales de juillet, en raison d’un changement de procédures selon lequel un parti doit soumettre des documents d’enregistrement originaux. Précédemment, le CP a déclaré que ces documents ont été perdus lors d’un raid de police au siège du parti il y a six ans. Cette décision supprime les derniers obstacles politiques qui risquaient d’entraver les projets de Hun Sen, qui voudrait transmettre le pouvoir à son fils Hun Manet après le scrutin, selon les analystes.

La NEC a indiqué que 18 partis politiques ont été autorisés à participer au scrutin et qu’il a été demandé à cinq partis de remettre des documents supplémentaires. Des membres du parti CPP au pouvoir s’attendaient à obtenir 92 % des 125 sièges de l’assemblée, alors que le Parti de la Bougie aurait peut-être pu remporter les autres sièges, après avoir recueilli 22,5 % des voix lors des élections municipales de l’an dernier.

Un porte-parole du CP a fait part de sa déception et a déclaré que le parti ferait appel auprès du Conseil constitutionnel, même s’il a « peu d’espoir d’obtenir justice ». Le Parti de la Bougie, fondé en 1995, faisait partie de Parti du sauvetage national du Cambodge (PSNC), une coalition de plusieurs partis d’opposition, dissoute en 2017 (en prévision des élections législatives de 2018). Le CP avait failli remporter le vote populaire en 2013.

En 2018, une répression de l’opposition a suivi la dissolution : des médias indépendants ont été fermés ou vendus à des investisseurs proches du gouvernement, et plus d’une centaine de membres et partisans du PSNC ont été arrêtés, dont le dirigeant de la coalition, Kem Sokha, condamné à 27 ans de prison pour trahison.

(Avec Ucanews)