Eglises d'Asie

Le renforcement d’une loi anti-espionnage par Pékin inquiète les étrangers en Chine

Publié le 03/08/2023




Depuis le 1er juillet, Pékin a renforcé sa loi anti-espionnage, en incitant les citoyens à signaler toute activité suspecte. Le ministère de la Sécurité publique voudrait faire de l’espionnage et de la surveillance les tâches de chacun. Ces amendements inquiètent les expatriés en raison du risque d’arrestations et de perquisitions dans des entreprises étrangères. Le pays est confronté à de plus en plus de tensions dans la région Asie-Pacifique, notamment en mer de Chine méridionale et dans le détroit de Taïwan.

Des passants dans une rue de Shanghai. Pékin incite les citoyens à signaler toute activité suspecte dans le cadre de sa loi anti-espionnage.

Le gouvernement chinois a modifié sa loi sur le contre-espionnage depuis le 1er juillet, avec des pouvoirs étendus. Dans ce contexte, le régime incite les citoyens à signaler toute activité suspecte et à soutenir ceux qui travaillent pour la patrie. Le 31 juillet sur le réseau social WeChat, le ministère de la Sécurité publique a signalé que le nouveau système normaliserait la défense de l’État par la population. Ainsi, le ministère, qui dirige la principale agence de renseignements et de contre-espionnage du pays, voudrait faire de l’espionnage et de la surveillance les tâches de chacun.

La loi révisée interdit le transfert d’informations affectant la sécurité nationale et les intérêts nationaux, mais sans préciser la nature de telles informations. Ces amendements inquiètent les États-Unis en raison du risque d’arrestations et de perquisitions dans des entreprises étrangères, ce qui affecterait les milieux d’affaires étrangers en Chine. La loi permet aux autorités de mener des enquêtes de contre-espionnage, y compris en accédant à des données, équipements électroniques et informations sur des biens personnels.

De nombreux étrangers et citoyens chinois arrêtés et détenus pour espionnage

La sécurité publique est une des priorités nationales du régime chinois, ainsi que l’a souligné récemment le ministre de la Sécurité publique, Chen Yixin, dans un article publié dans un magazine juridique chinois. « L’objectif fondamental est de protéger l’autorité et la position de pouvoir du Parti communiste chinois et le système socialiste aux caractéristiques chinoises », a-t-il écrit.

Ces dernières années, de nombreux Chinois et étrangers ont été arrêtés et détenus pour espionnage, y compris un cadre de la société pharmaceutique japonaise Astellas Pharma, arrêté en mars. Par ailleurs, l’Australien Chen Lei, né en Chine, est détenu depuis septembre 2020 après avoir été accusé de fournir des secrets d’État à un autre pays.

Ces mesures surviennent alors que des pays occidentaux, à commencer par les États-Unis, accusent Pékin d’espionnage et de cyberattaques. De son côté, le ministre chinois des Affaires étrangères décrit les États-Unis comme « l’empire du hacking ». Pour des hauts fonctionnaires chinois comme Chen Yixin, la Chine a besoin que ses citoyens forment une ligne de défense afin de protéger le pays.

Dans cet esprit, à la veille du 96e anniversaire de l’Armée populaire de libération (APL), le président Xi Jinping a déclaré que les forces armées chinoises devaient accélérer leur modernisation et leur capacité de combat, selon l’agence de presse officielle Xinhua. Le pays est en effet confronté à de plus en plus de tensions dans la région Asie-Pacifique, notamment en mer de Chine méridionale et dans le détroit de Taïwan, en particulier face aux États-Unis.

(Avec Asianews)


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