Eglises d'Asie

Le sanctuaire Saint-Antoine de Kochchikade à nouveau ouvert pour sa fête annuelle

Publié le 15/06/2019




Le sanctuaire Saint-Antoine de Kochchikade, près de Colombo, a célébré sa première fête depuis qu’il a été endommagé par les attentats du dimanche de Pâques, qui ont tué plus de 250 personnes. Le sanctuaire a été rouvert au public le 12 juin, avant sa 185e fête annuelle, le 13 juin, jour de la Saint-Antoine de Padoue. Le cardinal Malcolm Ranjith, archevêque de Colombo, a présidé la célébration, en réaffirmant que la religion ne peut pas être utilisée comme une excuse pour le meurtre. « N’essayez pas de verser le sang sur cette terre pour servir vos désirs égoïstes », a-t-il déclaré durant son homélie devant l’assemblée, en présence d’ambassadeurs, de personnalités politiques, d’officiers de marine, d’évêques, de prêtres, de religieuses et de laïcs.

Durant la célébration du 13 juin, le cardinal Ranjith a déclaré que la religion ne devait jamais asservir les gens, mais les guider vers le droit chemin. « Les catholiques ont été solidaires d’une façon disciplinée. Ils n’ont pas attaqué les musulmans après ces attaques contre les églises. Nous avons protégé les musulmans. C’est cela, la religion », a-t-il insisté. « Nous demandons à saint Antoine de nous aider à restaurer la paix, l’unité et la coexistence dans le pays. Il est essentiel de soutenir la confiance et l’harmonie. » En rendant hommage aux victimes, le cardinal Ranjith a confié que « nous nous souviendrons d’eux tous les jours. Nous n’oublierons pas leurs proches. Chaque centime que nous aurons collecté sera consacré au bien-être de leurs familles ». « Rien n’a plus de valeur qu’une vie humaine », a confié le cardinal Ranjith. « Personne n’a le droit de supprimer la vie d’un autre. Chaque vie humaine est unique et précieuse. Nous rejetons absolument l’exploitation de la vie humaine pour atteindre des objectifs politiques. Il n’y a pas de place au paradis pour ceux qui sont derrière ces attaques. » Parmi les responsables religieux du pays, l’archevêque de Colombo fait partie des critiques les plus sévères envers la gestion des attentats par le gouvernement. Une nouvelle fois, il s’est plaint de la confusion qui demeure parmi les survivants, les blessés et les familles des victimes. « Le pays a besoin de dirigeants droits et honnêtes, qui ne font pas le mal et qui ne protègent pas ceux qui font le mal. C’est le devoir des dirigeants de créer une société juste. »

Le sanctuaire à nouveau ouvert aux fidèles

Les attentats suicides du 21 avril ont ciblé trois hôtels et trois églises, causant 257 morts et 600 blessés, dont une majorité de chrétiens. Bien que l’État islamique ait revendiqué la responsabilité des attentats, le gouvernement a accusé le groupe sri-lankais National Thowheed Jamath d’être à l’origine des attaques. Après les attaques, le sanctuaire Saint-Antoine n’a pu rouvrir qu’une partie limitée de l’église aux fidèles. La marine sri-lankaise a reconstruit l’édifice en l’entourant d’un périmètre de sécurité et en stabilisant le sanctuaire endommagé. Désormais, l’église est à nouveau ouverte aux fidèles de 6 heures du matin à 20 heures et les horaires liturgiques reprendront leur cours normal, avec des mesures de sécurité supplémentaires. Le 9 juin, le premier ministre indien, Narendra Modi, a rendu visite au sanctuaire afin de rendre hommage aux victimes. Il a déclaré qu’il était certain que le Sri Lanka se relèverait et que les actes lâches des terroristes ne parviendraient pas à défaire l’esprit national. Le cardinal Fernando Filoni, préfet de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples, a également rendu visite au sanctuaire le 22 mai, en déclarant que les attentats visaient davantage la nation dans son ensemble que les chrétiens seuls. Le sanctuaire, construit il y a 185 ans, date de l’époque coloniale néerlandaise. Sa construction a débuté en 1 828 et il a été consacré le 1er juin 1834.

(Avec Ucanews et Asianews, Colombo)


CRÉDITS

Niranjani Roland / Ucanews