Eglises d'Asie

Le Sri Lanka adopte un plan d’urgence pour faire face à une pénurie de médicaments

Publié le 14/09/2022




Alors que le Sri Lanka fait face à une pénurie de médicaments due à la grave crise économique qui sévit dans le pays depuis plusieurs mois, le ministère de la Santé a établi un plan d’urgence afin de contrôler les stocks à l’échelle nationale. « Le ministère de la Santé n’a pas pu passer des commandes d’importations régulières comme il l’avait fait par le passé », explique une source du ministère, en expliquant que la pénurie actuelle a été causée « par une rupture de la chaîne d’approvisionnement et des réseaux de distribution ».

Les autorités sanitaires sri-lankaises peinent à élaborer un plan d’urgence face à une pénurie de médicaments due à la crise économique actuelle dans le pays. Plusieurs hôpitaux n’ont que quelques jours de stocks de certains médicaments vitaux. Le ministère de la Santé du Sri Lanka « a décidé de mettre en œuvre un mécanisme selon lequel les stocks de sécurité de médicaments des principaux établissements de santé et des hôpitaux régionaux seront transportés vers une cellule centrale et distribués selon l’évaluation des besoins », a indiqué une source du gouvernement.

Selon les responsables du ministère, la pénurie actuelle « a été causée par une rupture de la chaîne d’approvisionnement et des réseaux de distribution », avec notamment la « difficulté à ouvrir des lettres de crédit » à cause d’une grave pénurie de réserves de change qui ravage l’économie du pays depuis des mois. « Le ministère de la Santé n’a pas pu passer des commandes d’importations régulières comme il l’avait fait par le passé avant la crise économique », ajoute la même source.

En plus de la crise actuelle, le manque de carburant a ralenti le réseau de distribution ce qui affecte principalement les hôpitaux situés dans les régions rurales. « Nous manquons cruellement de médicaments et du matériel médical nécessaires aux soins oculaires et aux patients cancéreux, ainsi que de sirop antibiotique pour les tout-petits », a signalé l’association GMOA (Government Medical Officers Association). Le pays manque aussi d’anesthésiques pour la chirurgie, ce qui force les médecins à retarder les opérations.

« Nous avons suffisamment de stock de sécurité pour tenir trois mois »

La semaine dernière, la GMOA a rencontré le président sri-lankais Ranil Wickremasinghe afin de le consulter sur la crise. Selon l’association, plusieurs organismes officiels gèrent et distribuent les stocks de médicaments et de matériel médical dans le pays : le ministère de la Santé, le Département des fournitures médicales, le Système hospitalier en ligne, la SPC (la State Pharmaceutical Corporation, qui gère l’importation des médicaments), la SPMC (State Pharmaceutical Manufacturing Corporation) et enfin l’Agence nationale pour les médicaments (NMRA).

Pour la GMOA, il y a « un manque de coordination entre ces acteurs ». Par conséquent, des problèmes et des retards sont observés dans l’achat des médicaments. « Nous avons présenté nos propositions concernant ce problème », explique un médecin membre de l’association. « Nous appelons le gouvernement à mener un audit et à maintenir un système en ligne pour les médicaments. S’il y a un mécanisme qui permet de contrôler combien de médicaments sont distribués dans le pays et quel est l’état des stocks, on peut faire face à cela. »

À Kandy, Balangoda et Badulla, où les hôpitaux n’ont pas encore été affectés par la pénurie, le gouvernement leur a demandé de renvoyer tout stock excédentaire. « Nous avons suffisamment de stock de sécurité pour tenir trois mois. Nous renvoyons tout excès de stock, en particulier concernant les antibiotiques et le paracétamol, et nous tenons un stock suffisant pour faire face à nos besoins pour un mois », précisent des sources hospitalières.

Concernant l’hôpital régional de Puttalam-Marawila, en revanche, l’établissement a renvoyé du stock excédentaire à la cellule centrale malgré un manque d’antibiotiques par voie orale pour les patients en pédiatrie. Des médecins de l’Hôpital national de Colombo ont commencé à limiter l’utilisation d’acétaminophène (paracétamol) et de matériel chirurgical comme des gants, des blouses, des masques, des seringues et des compresses.

(Avec Ucanews)