Eglises d'Asie

Le Sri Lanka s’enfonce dans une crise de la dette et subit des pénuries sans précédent

Publié le 29/01/2022




Le Sri Lanka continue de subir une crise de la dette et une pénurie de devises étrangères. Cette pénurie s’accompagne d’une crise alimentaire sans précédent, et le pays manque de produits essentiels dont de la nourriture, des médicaments, du gaz et du carburant. Avec l’augmentation des prix alimentaires, la vie quotidienne se complique pour beaucoup d’habitants, une situation qui devrait continuer de s’aggraver d’ici le mois de mars. Le pays subit également d’une crise énergétique importante par manque de carburant.

En plus de la crise de la dette qui s’aggrave et d’un manque de devises étrangères, le Sri Lanka fait face à une grave pénurie de produits essentiels dont de la nourriture, des médicaments, du gaz et du carburant. La montée exponentielle des prix alimentaires rend la vie toujours plus difficile pour de nombreux Sri-Lankais. Alors que la valeur de la monnaie nationale (roupie sri-lankaise) continue de chuter, les importations deviennent de plus en plus chères.

L’afflux de devises étrangères provient de plus en plus de canaux informels. Par ailleurs, l’envoi de fonds par les Sri-Lankais vivant à l’étranger a également chuté pour atteindre 271 millions de dollars US en novembre 2021, le niveau le plus bas depuis 2010. La dette extérieure du pays grimpe également, et le remboursement de plus de 6 milliards de dollars US de dette publique et d’obligations souveraines, promis cette année, pose de sérieux problèmes.

Seul signe positif dans ce triste tableau, le pays compte sur des « swaps de devises » (des accords d’échanges de devises) et des lignes de crédit avec l’Inde et avec la Chine. L’inde a accepté un échange de devises (« swap ») et ouvert deux lignes de crédit d’une valeur de 500 millions de dollars US chacune. L’une sera utilisée afin d’importer de la nourriture et des médicaments, et l’autre pour importer du carburant en provenance de l’Inde.

Ces deux outils financiers sont considérés comme essentiels vu les réserves de devises actuelles du pays, mais cela reste insuffisant pour répondre aux besoins immédiats du Sri Lanka, notamment pour l’achat de produits de base. La Chine a elle aussi signé un accord de « swap de devises » d’une valeur d’1,5 milliard de dollars et une ligne de crédit de 500 millions de dollars (qui sera utilisée pour importer des matériaux bruts destinés au secteur industriel).

Trouver une solution durable à la crise

Les analystes reconnaissent que ces mesures sont seulement des solutions à court terme. Pour les économistes, la dette du Sri Lanka devrait être restructurée via une aide financière étrangère. Un taux d’échange réaliste ou déterminé par le marché permettrait également d’augmenter l’envoi de fonds étrangers.

De plus, l’augmentation de la production domestique de biens et services est cruciale pour résoudre le problème de la balance des paiements et pour apporter une solution plus durable à la crise. Selon Ajith Nivard Cabraal, gouverneur de la Banque centrale sri-lankaise, le pays a remboursé l’échéance de 500 millions de dollars de dette souveraine du 18 janvier, confirmant que le Sri Lanka est capable de respecter ses engagements et d’éviter la faillite.

En raison d’une pénurie importante de dollars et de l’incapacité d’importer du carburant, le pays subit également une grave crise énergétique. Selon des sources au sein du Ceylon Electricity Board, plusieurs centrales vont devoir fermer à cause du manque de carburant, et le réseau électrique perdra au moins 183 mégawatts de production. Si du carburant supplémentaire n’est pas fourni aux centrales, cela devrait donc entraîner des coupures de courant régulières, en particulier la nuit. Udaya Gammanpila, ministre de l’Énergie, prévient que ces coupures pourraient durer jusqu’à quatre heures si le pays ne parvient pas négocier un « emprunt important » d’ici mars 2022.

(Avec Asianews)


CRÉDITS

maxpixel.net / CC0 1.0