Le Vicariat apostolique de Phnom Penh franchit une nouvelle étape dans le cadre du processus synodal

Le 14 mai à Phnom Penh, plus de 200 délégués se sont rassemblés pour la synthèse des contributions diocésaines au Synode des évêques 2021-2023.

Plus de 200 personnes du Vicariat apostolique de Phnom Penh se sont rassemblées au Centre pastoral du Vicariat, le 14 mai à Phnom Penh, afin de soumettre leurs réponses dans le cadre de la synthèse des contributions diocésaines au Synode des évêques 2021-2023 sur le thème « Pour une Église synodale : communion, participation et mission ».

Mgr Olivier Schmitthaeusler, Vicaire apostolique de Phnom Penh, a rappelé que l’objectif de la rencontre était de soumettre les commentaires et les idées des fidèles à propos d’une Église synodale. C’était donc une occasion d’écouter les réponses des paroissiens, des responsables catholiques, des congrégations religieuses, des missionnaires laïcs, des bureaux du vicariat ainsi que des ONG catholiques sur la façon d’avancer ensemble en Église, en partageant les défis et les joies de la proclamation de la Bonne Nouvelle. L’évêque a souligné que ces défis peuvent devenir un plan pastoral pour le Vicariat apostolique de Phnom Penh.

Le 17 octobre 2021, en réponse à l’appel du pape François à tous les diocèses catholiques à travers le monde, Mgr Olivier a ouvert officiellement la phase diocésaine du processus synodal, mais à cause de la pandémie de Covid-19, les rassemblements étaient limités à 50 personnes durant cette période. Deux représentants ont été choisis au sein de chacun des neuf secteurs pastoraux, et dans chaque communauté religieuse, ONG catholique et service diocésain.

À l’issue de la cérémonie d’ouverture, en octobre 2021, Mgr Schmitthaeusler a envoyé trois questions à toutes les missions du Vicariat : Comment ce parcours synodal se vit-il aujourd’hui ? Quel joie apporte-t-il, et quelles difficultés et quels obstacles avons-nous rencontré ? Selon notre expérience personnelle et le chemin parcouru ensemble dans notre propre communauté, quels sont les points à changer et à convertir pour la proclamation de l’Évangile à nos frères et sœurs ?

« Les catholiques khmers d’aujourd’hui forment une première génération de croyants »

De mars à avril 2022, chacun des neuf secteurs pastoraux s’est rassemblé (prêtres, paroissiens, membres de congrégations religieuses et d’associations catholiques…) afin de réfléchir à ces trois questions. Le 13 mai 2022, lors d’une rencontre du presbyterium, les prêtres et directeurs du Bureau pour les communications sociales, du Bureau pour la catéchèse et de la Pastorale des jeunes ont rassemblé toutes les réponses afin de préparer une synthèse qui devait être présentée en assemblée générale, en présence de tous les délégués du vicariat, le samedi 14 mai.

Le 14 mai, plus de 200 représentants catholiques, missionnaires, prêtres et membres d’institutions catholiques et de bureaux diocésains ont ensuite examiné et résumé toutes les réponses avant de remettre le rapport solennellement au Vicaire apostolique de Phnom Penh, lors d’une messe célébrée à l’occasion de la fête de saint Matthias. Après avoir écouté quelques réponses données par des paroissiens, Mgr Olivier a demandé, durant son homélie, que tous les délégués présents soient des ambassadeurs dans leurs communautés afin que les idées partagées le 14 mai atteignent l’ensemble du Vicariat. L’évêque a ajouté que les catholiques sont appelés à être des proches amis de Jésus.

« C’est un don spécial donné par Dieu. Les amis proches de Jésus vivent de différentes manières dans la société en tant que disciples. ‘Mon commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés’ [Jn 15,12]. En tant qu’Église, nous avançons ensemble pour savoir comment proclamer la Bonne Nouvelle. La réponse est : ‘Aimons-nous les uns les autres, parce que Dieu nous aime’ ! » Il a également remarqué que certains ont aussi parlé d’épreuves. « À cause de la triste histoire du Cambodge durant la Guerre civile et le régime de Pol Pot, durant près de vingt ans, nous n’avons pas eu de prêtres ni de frères et sœurs religieux. Cette persécution a interrompu la transmission de la foi aux générations suivantes. C’est un défi car presque tous les catholiques khmers d’aujourd’hui représentent une première génération de croyants », a confié Mgr Schmitthaeusler.

Le document sera soumis à la Conférence épiscopale Laos-Cambodge puis au Vatican

L’évêque a pourtant ajouté que « cette souffrance devient aussi notre force ». « Cette première génération aura des enfants et des petits-enfants, et ils transmettront la foi, ce qui est l’espoir de l’Église aujourd’hui », a-t-il insisté. Il a poursuivi en évoquant un autre défi, celui de la proclamation de l’Évangile dans toute la terre du Cambodge, dans sa propre langue, culture et tradition.

Par ailleurs, parmi les pistes de réponses à la troisième question posée concernant la proclamation de l’Évangile, douze principaux points clés ont été cités, dont la conversion personnelle, la charité en action, la communion et l’unité entre les communautés (khmères et vietnamiennes), l’amélioration des moyens de communications sociales…

Sorn Meak, un enseignant catholique du secteur pastoral de Takéo, estime que la rencontre du 14 mai était très importante pour la vie catholique locale. « L’Église, cela veut dire que nous somme une famille, que nous sommes frères et sœurs, et que nous avançons et vivons notre foi ensemble, ce qui nous réjouit. Notre Église grandira si nous appliquons ce que nous avons entendu et partagé aujourd’hui », ajoute-t-il. Kanha Khun, de la paroisse de l’Enfant-Jésus de Phnom Penh, souligne de son côté que ce synode aide les fidèles à « trouver de nombreuses idées pour développer la façon dont nous pouvons agir ensemble dans nos paroisses ».

Ella ajoute que « précédemment, nous savions certaines des difficultés des autres catholiques, et aujourd’hui, nous en savons plus sur les joies, les défis et les moyens d’aller plus avant en Église ». Mgr Olivier a souligné que les résultats partagés durant la rencontre du 14 mai ne sont pas seulement destinés à un plan d’action de l’Église locale à Phnom Penh, mais qu’ils doivent aussi contribuer à faire réfléchir toute l’Église universelle sur les moyens d’évangéliser. Il a précisé que le document présenté sera envoyé à la Conférence épiscopale du Laos-Cambodge (CELAC) puis soumis au Vatican.

(EDA)