Eglises d'Asie – Chine
Lee Cheuk-yan : « Les Hongkongais ne sont pas seulement venus pour se souvenir du 4 juin 1989, mais aussi pour réfléchir à l’avenir. »
Publié le 06/06/2020
La veillée du 4 juin a été organisée, comme chaque année à Hong-Kong, en mémoire du massacre de la place Tiananmen – malgré l’interdiction des autorités. L’événement ne se préoccupe pas seulement du passé mais aussi de l’avenir de Hong-Kong dans le cadre du mouvement prodémocratie, explique Lee Cheuk-yan président de l’Alliance de Hong-Kong en soutien des mouvements patriotiques et démocratiques de Chine. Lee Cheuk-yan, fait partie des organisateurs de la veillée du 4 juin depuis 31 ans. Interviewé par RTHK (Radio Television Hong Kong), il assure que « les gens ne sont pas seulement venus pour pleurer et se souvenir des évènements du 4 juin 1989, mais aussi pour réfléchir à l’avenir de Hong-Kong ». Quelques jours avant la veillée du 4 juin 2020, le Parlement chinois a approuvé la future loi sur la sécurité nationale à Hong-Kong après presque un an de manifestations contre la loi sur l’extradition – finalement abandonnée. Un an après, la contestation s’est transformée en véritable mouvement prodémocratie. Jeudi soir, de nombreux Hongkongais se sont également rassemblés devant le Parlement hongkongais (Legco), afin de protester contre une nouvelle loi qui prévoit d’imposer des amendes et des peines de prison pour punir toute offense visant l’hymne national chinois. Pour Lee Cheuk-yan, tout cela est lié : « Le mouvement démocratique de 1989, la nouvelle loi sur la sécurité nationale et le mouvement de contestation de l’an dernier qui a été réprimé violemment par la police hongkongaise… »
La veillée maintenue malgré les interdictions
Depuis plusieurs années, certains groupes de jeunes et d’étudiants se sont éloignés de la veillée traditionnelle du 4 juin au Victoria Park, y voyant un rituel inutile et estimant que les organisateurs devraient plutôt se concentrer sur la situation actuelle à Hong-Kong au lieu de se préoccuper de défendre la liberté en Chine continentale. Mais pour Lee Cheuk-yan, le fait que de nombreux jeunes continuent de participer à la veillée, particulièrement cette année, est un signe d’une unité renouvelée autour de l’appel à la démocratie en Chine et à Hong-Kong. Plusieurs milliers de manifestants se sont rassemblés jeudi soir au Victoria Park de Hong-Kong afin de participer à la veillée aux chandelles. Les participants ont défié l’interdiction de la police, annoncée « pour des raisons sanitaires ». Ainsi, par groupes de huit – le nombre maximum de personnes autorisées à se rassembler en public –, de nombreux jeunes, enfants et adultes sont arrivés pour participer à la veillée. La police avait averti qu’elle déploierait au moins 3 000 policiers afin d’empêcher l’organisation de l’événement ; mais ils ne sont finalement pas intervenus. Cependant, quelques affrontements ont eu lieu avec la police, quand un groupe de manifestants a essayé de bloquer la rue Argyle. Partout ailleurs, la veillée s’est déroulée pacifiquement, entre la veillée aux chandelles, les temps de silence, les slogans et les chants. En plus du rassemblement traditionnel au Victoria Park, la communauté catholique a également célébré la messe en mémoire des victimes de Tiananmen dans sept églises locales. Les célébrations étaient organisées par la Commission diocésaine pour la justice et la paix. Jeudi soir, l’évêque auxiliaire du diocèse de Hong-Kong, Mgr Joseph Ha, a également présidé la messe célébrée dans l’église de la Sainte-Croix.
(Avec Asianews, Hong-Kong)
Crédit : Etan Liam / CC BY-ND 2.0