Eglises d'Asie

L’Église à Bangkok rend hommage au cardinal Kitbunchu pour 50 ans de service comme évêque

Publié le 06/06/2023




Le samedi 3 juin au centre pastoral de Baan Phu Waan, l’archidiocèse de Bangkok a célébré le 50e anniversaire de l’épiscopat du cardinal Michael Michai Kitbunchu, archevêque émérite de Bangkok, âgé de 94 ans. Ce dernier a été ordonné évêque le 3 juin 1973 par saint Paul VI, puis il a été créé cardinal en 1983 par saint Jean-Paul II. Il reste le cardinal asiatique le plus âgé du Collège des cardinaux. Il a pris sa retraite en 2009 après avoir été à la tête de l’archidiocèse de Bangkok durant 36 ans.

Le cardinal Michael Michai Kitbunchu, archevêque émérite de Bangkok, âgé de 94 ans, a célébré les 50 ans de son épiscopat le samedi 3 juin dans la capitale thaïlandaise.

L’Église catholique en Thaïlande a célébré le 50e anniversaire de l’épiscopat du cardinal Michael Michai Kitbunchu, archevêque émérite de Bangkok, âgé de 94 ans, lors d’une célébration solennelle organisée à Baan Phu Waan – un vaste centre pastoral construit par l’archidiocèse dans la capitale, où vit toujours Mgr Kitbunchu. Ce dernier a été ordonné évêque le 3 juin 1973, quand saint Paul VI l’a nommé afin de succéder à Mgr Joseph Kiamsun Nittayo comme archevêque de Bangkok. Dix ans plus tard, le 2 février 1983, le pape Jean-Paul II l’a créé comme premier cardinal thaïlandais.

Il reste le cardinal asiatique le plus âgé du Collège des cardinaux. Il a dirigé l’archidiocèse de Bangkok durant 36 ans, en soutenant la croissance de l’Église locale en même tant que celle de la capitale thaïlandaise. Mgr Francis Xavier Kriengsak Kovithavanij lui a succédé en 2009. Ce prêtre thaïlandais, proche de l’archevêque émérite, avait été ordonné par lui comme évêque de Nakhon Sawan avant d’être nommé à Bangkok. Mgr Francis Xavier est également devenu cardinal en 2015.

Malgré son âge avancé, le cardinal Kitbunchu reste une présence vitale et aimée par la communauté catholique locale, ainsi qu’en témoignait la célébration du samedi 3 juin. Sa vivacité était visible durant une longue interview accordée à un site Internet local, à l’occasion de son jubilé d’or. Le cardinal y évoque avant tout ses origines, dans une famille chinoise. « J’ai été baptisé sous le nom de Michai, mais j’avais aussi un nom chinois, Hua Xiang. Mon grand-père est arrivé de Chine il y a une centaine d’années, et il s’est installé à Samphran, où il s’est marié avec une femme thaïlandaise. Ils étaient fermiers », a-t-il raconté.

« C’était un choc, je n’aurais jamais imaginé cela »

Dans son interview, il parle aussi de sa vocation, de son entrée au petit séminaire à l’âge de 11 ans, de ses études théologiques à Rome sous les papes Pie XII et Jean XXIII, de son ordination sacerdotale à Rome en 1959 et des premières années de son ministère comme prêtre, durant lesquelles il rendait visite aux très petites communautés chrétiennes vivant parmi quelques villages en dehors de la ville.

En décrivant son long ministère épiscopal, il explique qu’il voulait être simplement un instrument entre les mains de Dieu, afin de prêcher la Bonne Nouvelle de l’Évangile à tous. Il évoque son engagement à construire des écoles et des services médicaux ouverts à tous, sans distinction de religion. Il cite aussi sa surprise lors de sa création comme cardinal en 1983. « C’était un choc, je n’aurais jamais imaginé cela. J’ai demandé au nonce du temps pour y réfléchir, mais il m’a répondu : ‘C’est un ordre du pape, vous devez l’accepter.’ »

Durant une rencontre privée avec saint Jean-Paul II, quand ce dernier lui a demandé de lui parler de la Thaïlande, le cardinal Kitbunchu a répondu presque instinctivement : « Pourquoi ne viendriez-vous pas visiter mon pays ? » Et en mai 1984, le pape a fait son premier voyage en Thaïlande.

L’archevêque émérite a également décrit les changements importants qui ont eu lieu à Bangkok en l’espace de 50 ans. « Tout a changé : les routes, les voitures, les télévisions, les téléphones… Je me demande toutefois si nous nous ne sommes pas trop concentrés sur des aspects matériels et trop peu sur la vie morale et spirituelle », a-t-il réagi. Pourtant, en évoquant l’avenir, il a exprimé ses deux plus grands souhaits pour le pays : « Que tous puissent pratiquer leur foi librement. Bien que nous pratiquions différentes religions, reconnaissons-nous les uns les autres comme des frères et sœurs appartenant à la même société. L’unité est essentielle pour vivre ensemble. Parce que comme chrétiens nous disons : ‘Où sont amour et charité, Dieu est présent.’ »

(Avec Asianews)


CRÉDITS

Asianews